Comment gruger enfin les moustiques

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MD avec AFP , modifié à
Des scientifiques ont mis au point un moyen de tromper le flair des moustiques et éviter les piqûres.

Citronnelle, crème, spray : les remèdes ne manquent pas pour tenter d’éloigner les moustiques. Pourtant, les piqûres perdurent. Mais une récente étude pourrait permettre de s’en débarrasser pour de bon, sans forcément décimer toute une population de moustiques. Des scientifiques ont, en effet, identifié des molécules odorantes capables de tenir en échec le flair aiguisé des moustiques. Une découverte qui représente surtout une avancée sans précédent dans la lutte contre le paludisme.

Mais au fait, pourquoi les moustiques piquent-ils ? Europe1.fr vous explique tout.

Odeur, chaleur et vue : rien n’échappe aux moustiques

Piquer pour quoi faire ? Tout simplement pour se reproduire. Il faut savoir qu’il n’y a que les femelles qui s’adonnent à cette pratique bien désagréable pour nous. Il s’agit, pour elles, d’une question de vie ou de mort. Notre sang est en effet nécessaire à la maturation de leurs œufs. Les femelles moustiques peuvent aspirer jusqu’à deux fois leur poids de sang.

Pourquoi ça tombe toujours sur vous ? C’est essentiellement une question d’air. Les moustiques disposent de petits capteurs qui sont activés à la moindre bouffée de CO2. Ces capteurs envoient au cerveau un signal qui pousse l'insecte à s'envoler contre le vent pour remonter à la source, c’est-à-dire vous. Pour débusquer leur cible, les moustiques utilisent aussi des détecteurs de chaleur et la vue.

Brouiller les pistes

Comment les éloigner ? Alors tout simplement en les désorientant.L’équipe de l’université de Californie est parvenue à identifier des molécules quiperturbent les organes sensoriels du moustique et qui lui permettent de détecter le CO2 contenu dans l'air expiré par les humains, et donc de repérer infailliblement ses proies.

Qu’ont donné les tests ? Les substances découvertes ont été expérimentées sur une petite échelle au Kenya, où des huttes distillaient un doux parfum de CO2 pour attirer les moustiques tandis que les molécules parasites étaient relâchées dans l'air pour les désorienter. Pour Mark Stopfer, spécialiste à l'Institut américain de la Santé (NIH), les résultats obtenus sont "prometteurs".

Vers un nouveau remède ? Cette découverte "permettra de réduire les contacts entre moustiques et humains et de conduire à une nouvelle génération de répulsifs et de leurres", estime un des auteurs de l'étude, Anandasankar Ray, professeur d'entomologie à l'Université de Californie de Riverside. Mais il faut rester prudent, prévient Mark Stopfer, qui souligne que les moustiques sont aussi guidés par l'odeur de la sueur et de la peau humaine.