Colombie : le président élu annonce des "corrections" à l'accord de paix, la Farc demande du "bon sens"

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Ivan Duque, élu président dimanche, souhaite rectifier l'accord de paix avec les Farc afin de mettre les victimes "au centre du processus". © RAUL ARBOLEDA / AFP
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avec AFP
Ivan Duque, élu dimanche à la présidence de la Colombie, a annoncé des "rectifications" à l'accord de paix signé avec la Farc en 2016. 

La droite dure a récupéré la présidence dimanche en Colombie et son champion Ivan Duque, vainqueur d'un duel inédit face à la gauche, a immédiatement annoncé des "corrections" à l'accord de paix avec l'ex-guérilla Farc.

"Les victimes au centre du processus". "Cette paix dont nous avons rêvée, qui demande des rectifications, aura des corrections pour que les victimes soient au centre du processus, pour garantir vérité, justice et réparation", a déclaré le dauphin de l'ex-président Alvaro Uribe, farouche opposant au pacte signé en 2016  qui a permis le désarmement de la rébellion et sa reconversion en parti politique. Candidat du Centre démocratique (CD), Ivan Duque, 41 ans, a recueilli 53,98% des voix contre 41,8% à Gustavo Petro, 58 ans, du mouvement Colombie Humaine, le candidat de gauche.

"Le processus de paix porte ses fruits", selon la Farc. Le parti Farc a appelé Ivan Duque au "bon sens", après cette annonce. "Il est nécessaire que le bon sens s'impose; ce que le pays demande c'est une paix intégrale, qui nous mène vers la réconciliation attendue (...) Contourner cet objectif ne peut être un programme de gouvernement", a indiqué la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), en demandant à le rencontrer. Plus tôt, le chef de la Farc, Rodrigo Londono, avait souligné que la Colombie a "vécu les élections les plus tranquilles des dernières décennies, le processus de paix porte ses fruits (...) Respectons la décision de la majorité et félicitons le nouveau président".

Le soutien du Congrès. Ivan Duque a aussi annoncé qu'il durcirait la position gouvernementale dans les négociations avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla du pays, en cessez-le-feu pour le scrutin. Il est assuré d'un soutien important au Congrès, où la droite s'est imposée aux législatives de mars. Pour sa part, la Farc n'avait même pas atteint les 0,5% de voix nécessaires pour dépasser les dix sièges parlementaires octroyés par l'accord. Tourner la page du conflit, qui a fait au moins huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés, sera toutefois la tâche fondamentale du futur président.