Colombie : la sécheresse menace l'un des meilleurs cafés du monde

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La sévère sécheresse provoquée par El Niño préoccupe les caféiculteurs des Andes colombiennes, berceau de l'un des meilleurs cafés du monde.

La sévère sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño préoccupe les caféiculteurs du Nariño, département des Andes colombiennes et berceau de l'un des meilleurs cafés du monde.

Le manque d'eau "stresse" les plantes. "Nous risquons de perdre la récolte. Nous sommes tous désespérés, nous les paysans", a expliqué Raul Fajardo, producteur de café à La Tola, près d'El Tambo, à 1.800 mètres d'altitude sur les flancs du volcan Galeras, dans le nord du Nariño (sud-ouest). Le manque d'eau "stresse" les plantes, qui ont fleuri plus que de coutume. Elles pourraient donc donner une récolte exceptionnelle de ce grain si apprécié pour sa douceur et son arôme. Encore faudrait-il qu'il pleuve. "Cela fait six mois que ça dure et les pronostics en annoncent cinq de plus. Cela va nous tuer", souligne cet homme à la peau tannée par le soleil tropical. 

Le pire sera décembre, janvier, février. Selon les autorités, la sécheresse devrait s'aggraver à partir de décembre et durer jusqu'en juin, à cause d'El Niño, qui provoque un réchauffement des eaux de l'océan Pacifique équatorial cause d'une diminution des pluies en Amérique du Sud. "Le pire est à venir. Les mois critiques seront décembre, janvier et février", a averti mercredi le ministre de l'Environnement, Gabriel Vallejo. "Par ici, il n'y a que des petites exploitations de quelques hectares. Tout est très artisanal. Il n'y a pas de système d'irrigation. Il faut faire monter l'eau des torrents et il n'y en a que très peu", dit-il.

Etre caféiculteur rapporte beaucoup moins qu'être "cocalero". Partout autour, les cultures illicites de coca, matière première de la cocaïne, se détachent comme des patchs couleur émeraude dans les montagnes. Etre caféiculteur rapporte beaucoup moins qu'être "cocalero" (cultivateur de coca). Mais c'est moins risqué... "Avec le café, on récupère juste ce qu'on investit, mais on vit plus tranquille", affirme Vladimir España au milieu de sa modeste plantation d'El Cidral.