Colombie : la paix avec les Farc enfin à portée de main

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Juan Manuel Santos, le président colombien. © LUIS ACOSTA / AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, le président colombien et le chef des Farc doivent signer un accord historique, préparant ainsi le terrain à un processus de paix.

La Colombie franchit jeudi un grand pas vers la paix avec la signature prévue à La Havane d'un accord historique fixant les modalités de résolution du conflit meurtrier qui oppose le gouvernement à la guérilla des Farc depuis plus d'un demi-siècle.

Un conflit de 52 ans. En présence de plusieurs chefs d'Etat et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le président colombien Juan Manuel Santos et le chef suprême des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Timoleon Jimenez doivent signer à 12h30 locales (18h30 en France) un document sur les conditions d'une future cessation définitive des hostilités. Une étape décisive qui permet enfin d'envisager à court terme la fin du plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait depuis 52 ans au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Vers un cessez-le-feu total. Cet accord constituait le dernier point avant la signature éventuelle de la paix. Le texte définit à la fois les modalités de "l'abandon des armes, des garanties de sécurité (pour la rébellion) et de la lutte contre les organisations criminelles", ont indiqué mercredi les négociateurs. Ces derniers n'ont pas avancé de date pour l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, tandis que sur le terrain les accrochages armés se raréfient ces derniers mois. "Le plus probable est que le début du cessez-le feu bilatéral coïncide avec la signature finale des accords", estime Jorge Restrepo, directeur du Centre d'études, de recherches et d'analyse des conflits (Cerac).

Un référendum pour ratifier la paix ? En début de semaine, le président colombien avait estimé que le dialogue de paix pourrait parvenir à sa conclusion le 20 juillet, jour de la fête nationale en Colombie, date à laquelle l'exécutif et la guérilla ont prévu de se réunir. Le dernier point en suspens concerne le mécanisme de ratification de l'accord de paix final. Juan Manuel Santos souhaite un référendum tandis que les Farc, après avoir longtemps exigé une Assemblée constituante, se sont récemment déclarées ouvertes à une consultation populaire.