Clotilde Reiss : l’Iran renvoie la balle à la France

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Mahmoud Ahmadinejad a assuré vendredi qu’il voulait bien libérer la jeune Française. Sous conditions.

"Nous voulons régler cette question mais cela dépend de l'attitude des dirigeants français", a déclaré Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, vendredi dans une interview. La "question" est celle de la libération de Clotilde Reiss. L’étudiante française a été arrêtée le 1er juillet dernier. Poursuivie pour avoir participé à des manifestations de l’opposition après l’élection présidentielle, elle attend toujours la décision de la justice iranienne.

"Elle est accusée par la justice. Elle a été libérée sous caution et se trouve à l'ambassade de France. Le gouvernement français nous avait demandé un geste et nous l'avons fait (...) Mais la réaction du gouvernement français n'a pas été bonne", a insisté Mahmoud Ahmadinejad. "Je ne veux pas entrer trop dans les détails, mais j'espère que cela sera réglé, car nous ne voulons pas qu'il y ait un problème entre les deux peuples, les deux pays", a-t-il ajouté.

La France a répondu en adressant une fin de non-recevoir : "notre compatriote est innocente. Nous attendons que la justice iranienne le reconnaisse, pour que Clotilde Reiss puisse rentrer en France rapidement", a affirmé le porte-parole du Quai d'Orsay. Depuis Copenhague, Nicolas Sarkozy s'est lui réjoui des déclarations de Mahmoud Ahmadinejad, estimant qu'elles "innocentaient" Clotilde
Reiss.

Cela fait en réalité plusieurs mois déjà que la France et l’Iran se défient par déclarations interposées. Début novembre, Paris avait fait savoir que Clotilde Reiss ne se rendrait aux convocations du tribunal iranien que si elle recevait l'assurance écrite qu’elle ne serait pas emprisonnée. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères avait rétorqué : "Clotilde Reiss ne sera pas graciée sous la pression politique et personne n'a le droit de décider pour le juge".

Fin octobre, la piste d’un échange de prisonniers avait été évoquée. L’Iran avait proposé de libérer Clotilde Reiss en échange des assassins de l'ancien premier ministre du Shah Chapour Bakthiar, actuellement détenus en France.