Climat : l'impact du réchauffement sur le régime alimentaire pourrait provoquer 500.000 morts en 2050

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Sécheresse au Vietnam, mars 2016. Image d'illustration. © STR / AFP
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avec AFP , modifié à
C'est ce qu'avance une étude scientifique parue jeudi dans la revue spécialisée "The Lancet".

Le réchauffement climatique pourrait, en réduisant la productivité agricole, provoquer plus de 500.000 morts supplémentaires en 2050 dans le monde du fait des changements d'alimentation et des pénuries, indique une étude parue jeudi dans la revue scientifique The Lancet.

Une première. Cette étude est la première à évaluer l'impact du changement climatique sur le régime alimentaire et le poids des gens, et à estimer le nombre de décès en résultant en 2050 dans 155 pays. Jusqu'à présent, "de nombreuses recherches se sont penchées sur la sécurité alimentaire, mais peu se sont concentrées sur les effets plus larges en matière de santé de la production agricole", souligne Marco Springmann, de l'Université d'Oxford, qui a dirigé l'étude.

Moins de nourriture disponible. Le réchauffement climatique se traduit notamment par des phénomènes météorologiques extrêmes comme des pluies torrentielles ou des sécheresses, aux impacts dévastateurs sur les productions agricoles. Si aucune mesure n'est prise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le changement climatique pourrait réduire "d'environ un tiers" l'amélioration prévue de la quantité de nourriture disponible d'ici à 2050, indiquent les chercheurs. Au niveau individuel, cela se traduirait par une diminution moyenne de 3,2% de la quantité de nourriture disponible, de 4% de la consommation de fruits et légumes et de 0,7% de celle de viande rouge par rapport à 2010, estiment les chercheurs. "Ces changements pourraient être responsables d'environ 529.000 morts supplémentaires en 2050", estiment-ils.

Quelles seraient les régions les plus concernées ? Les pays les plus touchés seraient ceux aux revenus faibles et moyens, essentiellement dans la région du Pacifique ouest (264.000 morts) et d'Asie du Sud-Est (164.000). Près des trois quarts des décès surviendraient en Chine (248.000) et en Inde (136.000). "La consommation réduite de fruits et légumes pourrait faire deux fois plus de morts que la sous-alimentation", estiment les chercheurs. Les impacts les plus importants de la baisse de consommation de fruits et légumes "se feront probablement sentir dans les pays à haut revenu", les pays à revenus faibles et moyens du Pacifique ouest, d'Europe et de l'Est de la Méditerranée. L'Asie du Sud-est et l'Afrique arriveraient en tête en ce qui concerne les décès d'adultes liés à un poids insuffisant.