Climat : le G20 prend acte de l'isolement des Etats-Unis

Un projet de communiqué final du G20 compte prendre acte de l'isolement des Etats-Unis vis à vis de l'accord sur le climat.
Un projet de communiqué final du G20 compte prendre acte de l'isolement des Etats-Unis vis à vis de l'accord sur le climat. © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
  • Copié
PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP , modifié à
Un projet de communiqué final compte prendre acte de l'isolement des Etats-Unis face à l'ensemble des Etats signataires de l'accord de Paris.

Le sommet du G20 compte prendre acte de l'isolement de Washington sur le climat en soulignant que tous les autres Etats du forum entendent appliquer l'accord de Paris, selon un projet de communiqué final.

Les autres pays considèrent l'accord comme "irréversible". "Nous prenons note de la décision des Etats-Unis de se retirer de l'Accord de Paris", dit ce texte, qui ajoute que les dirigeants des autres pays considèrent eux l'accord de lutte contre le réchauffement comme "irréversible".

La porte reste ouverte. Une des incertitudes qui planait avant ce sommet était de savoir si les 19 autres pays les plus puissants du monde allaient effectivement former un bloc uni sur cette question. La position de l'Arabie saoudite par exemple, alliée des Etats-Unis et important producteur de pétrole, suscitait des interrogations. S'ils endossent ce document, les dirigeants signifieront aux Etats-Unis qu'il n'y aura pas de retour ou de renégociation totale de l'Accord de Paris. Même si la porte reste ouverte pour les Etats-Unis, s'ils devaient reconsidérer un jour leur position. Cette option a été évoquée notamment par Theresa May vendredi en marge du sommet.

"C'est important pour le monde entier et je pense que c'est toujours possible. L'accord de Paris ne sera pas renégocié. Mais je souhaite que les Etats-Unis trouvent un chemin pour y revenir", a-t-elle déclaré à la BBC. "Notre message collectif qui sera livré au président Trump autour de cette table insistera sur l'importance d'un retour des Etats-Unis dans les accords de Paris et j'espère que nous pourrons oeuvrer dans ce sens", a ajouté Theresa May.

Energies fossiles. Selon une source proche des négociations, un passage du projet de déclaration finale du sommet du G20, plutôt favorable aux énergies fossiles, est encore âprement discutée entre les négociateurs. Certains pays, tentent de la faire retirer. "Etant donné l'importance de l'accès à l'énergie et de la sécurité énergétique (...), les Etats-Unis vont travailler étroitement avec d'autres partenaires pour faciliter leur accès et leur utilisation plus propre et efficace des énergies fossiles, et les aider à déployer des énergies renouvelables et d'autres sources d'énergie propre", dit ce passage, à contre-courant de la tendance générale hostile aux énergies carbonées. Si cette phrase était maintenue, elle serait perçue comme une victoire américaine.

En effet, la présidence allemande du G20 s'est efforcée pendant des mois de mettre au point un "plan d'action" pour faire avancer la mise en oeuvre de l'accord de Paris conclu fin 2015, destiné à contenir la hausse de la température moyenne mondiale "bien en deçà" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Or, selon le site spécialisé Climate Home, cette base de travail avait été fortement remaniée entre mars et mai sous la pression américaine : le changement le plus notable était l'inclusion de certaines énergies fossiles parmi les technologies "propres". Ce plan d'action sera endossé par les dirigeants, à l'exception des Etats-Unis, selon le projet de communiqué.

Friederike Röder de l'ONG One a indiqué que "si la démarche des Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique est sincère, ils doivent soutenir des actions multilatérales et non pas unilatérales, comme l'accord de Paris, et ne pas couper l'aide pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables face au changement climatique."