Climat : Donald Trump annoncera jeudi sa décision sur l'accord de Paris

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Une éventuelle surprise de dernière minute de la part de l'imprévisible président n'est pas exclue © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
Pendant toute sa campagne, Donald Trump a milité pour une sortie de l'accord au nom des emplois américains, mais depuis son arrivée au pouvoir, il ne cesse d'envoyer des signaux contradictoires.

Après des mois de tergiversations, le président américain Donald Trump fera connaître jeudi à 15 heures locales (21 heures à Paris) sa décision sur la participation des États-Unis à l'accord de Paris sur le climat.

Une décision très attendue. "J'annoncerai ma décision sur l'accord de Paris jeudi à 15 heures. Dans la roseraie de la Maison-Blanche. RENDRE SA GRANDEUR A L'AMERIQUE !", a tweeté mercredi soir Donald Trump, reprenant son slogan de la campagne électorale. Il n'a pas indiqué quelle serait sa décision, mais selon des médias américains un retrait de l'accord est probable.

Un enjeu capital pour l'accord de Paris.Conclu fin 2015 par plus de 190 pays sous l'égide de l'ONU, l'accord de Paris vise à limiter la hausse de la température mondiale et ses effets dévastateurs. Un retrait américain - acquis selon plusieurs médias américains - serait une véritable déflagration, 18 mois après cet accord historique, dont Pékin et Washington, les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, furent des architectes centraux.

L'Union européenne et la Chine réaffirmeront, lors d'un sommet à Bruxelles jeudi et vendredi, leur soutien à ce texte quelle que soit la position du président américain, a indiqué un dirigeant européen sous couvert d'anonymat. La question a profondément divisé le sommet du G7 qui vient de s'achever en Sicile, tous ses participants, à l'exception du président américain, ayant réaffirmé leur engagement envers ce texte. 

Des signaux contradictoires. Pendant sa campagne, l'homme d'affaires septuagénaire avait promis d'"annuler" cet accord. Mais depuis son installation à la Maison-Blanche, il a envoyé des signaux contradictoires, reflets des courants contraires qui traversent son administration sur la question climatique mais aussi, au-delà, sur le rôle des États-Unis dans le monde et leur rapport au multilatéralisme. Le patron de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), Scott Pruitt, s'est ouvertement prononcé pour une sortie de l'accord, jugeant qu'il était "mauvais" pour l'Amérique.

Le monde des affaires s'est, dans sa grande majorité, prononcé pour un maintien au sein de l'accord de Paris. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l'agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, ont pressé Donald Trump de ne pas en sortir.

Une sortie immédiate ou en 2020. Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l'article 28 de l'accord de Paris, qui permet aux signataires d'en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu'en 2020. Une autre solution pourrait être de sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc). La Maison-Blanche restait muette mercredi sur ce thème et une éventuelle surprise de dernière minute de la part de l'imprévisible président ne pouvait être exclue.