Circulaire Guéant : des lycéens en colère

Le lycée Lyautey de Casablanca est considéré comme l'un des meilleurs
Le lycée Lyautey de Casablanca est considéré comme l'un des meilleurs © Google Street View
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avec Walid Berrissoul et Seddik Khelfi , modifié à
Le lycée Lyautey à Casablanca a fait grève lundi contre ce texte sur les étudiants étrangers.

Le lycée Lyautey de Casablanca, au Maroc, s'est mis en grève lundi, selon les informations obtenues par Europe 1. Les élèves de l'un des plus prestigieux établissement français de l'étranger, refusent la circulaire Guéant du 31 mai qui restreint la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié en France. Désormais, avec les futurs bacheliers se voient interdire l'accès aux plus grandes écoles en France.

Fouad a 17 ans. Élève dans ce lycée où le taux de réussite au bac frôle les 100%, c'est en France qu'il veut étudier et trouver un premier emploi. L'objectif, pour lui, est de revenir ensuite au Maroc pour "aider son pays". Mais, aujourd'hui, avec la circulaire Guéant, même un simple stage lui sera refusé.

"C'est comme si le système français m'avait trahi", confie Fouad au micro d'Europe1. "On m'empêche de finir mes études en France puisque pour moi, un diplôme ce n'est qu'un bout de papier. Sans expérience professionnelle, ce diplôme n'a aucune valeur. Quand je reviendrai dans mon pays, je n'aurai pas l'expérience nécessaire pour promouvoir l’essor de mon pays".

'Ils manqueront probablement à la France"

Saad était exactement à la même place, au lycée Lyautey, il y a dix ans. Aujourd'hui, il dirige une agence de publicité parisienne après avoir fait une grande école de commerce. Pour lui, la France vient de claquer la porte à la génération suivante.

"Tous les professeurs nous tenaient le discours : "vous faites partie de l'élite des lycées français" se souvient Saad. "Grâce à votre bac au lycée Lyautey, vous arriverez en France pour faire des prépas d'écoles de commerce, d'ingénieurs, des facultés prestigieuses. Aujourd'hui, ce sont probablement des éléments qui manqueront à la France par la suite", conclut-il.

Ces bacheliers très bien formés par le système éducatif français regardent vers des pays qui leur tendent les bras : le Canada, les États-Unis ou la Chine.