Chine : des tapis rouges et des contrats

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avec agences , modifié à
Le président Hu Jintao est depuis jeudi à Paris. Accueilli avec un protocole "exceptionnel".

Nicolas et Carla Sarkozy à la descente de l’avion sur le tarmac de l’aéroport parisien d’Orly. Puis une traversée en grandes pompes de Paris. Le président chinois Hu Jintao a été accueilli jeudi après-midi, pour le premier jour de sa visite d’Etat, avec un protocole que l’Elysée a qualifié d'"exceptionnel". Le timing est si serré qu'aucune conférence de presse n'a été organisée...

Reçu avec tous les honneurs

Le cortège de Hu Jintao a notamment descendu les Champs-Elysées, plantés pour l’occasion de grands drapeaux français et chinois. Un impressionnant dispositif de sécurité avait été mis en place, composé de dizaines de voitures, de motos et de camions de CRS. Quelques badauds s’étaient rassemblés derrière les barrières de sécurité, dont des ressortissants chinois, brandissant de petits drapeaux rouges.

Ce cortège a pris ensuite la direction des Invalides, où la Garde républicaine à cheval et à moto l'a rejoint. Hu Jintao a ensuite été escorté jusqu'à l'hôtel George V, où il résidera pendant son séjour parisien.

Quelques contrats signés

Nicolas Sarkozy et Hu Jintao se sont retrouvés à 17 heures pour un premier entretien à l’Elysée. Une discussion qui s'est conclue, face aux caméras, par la signature de contrats commerciaux dont le montant a été évalué par la Chine à plus de 20 milliards d'euros. Sont notamment concernés les groupes français Areva, pour la fourniture d'uranium et la construction d'une usine de retraitement, et Total, pour un projet pétrochimique. Airbus a signé de son côté avec la Chine un contrat portant sur 102 avions - 66 nouveaux et la confirmation d'une commande plus ancienne de 36 appareils - pour un montant d'environ 10 milliards d'euros.

Lors du dîner d'Etat servi vendredi soir à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est publiquement défendu de toute complaisance concernant les droits de l'Homme en assurant que les deux pays évoquaient "tous les sujets ensemble, en confiance" et "sans tabou". Mais il a aussi longuement flatté le statut de son invité sur la scène internationale, répétant que "le monde a besoin de la Chine" pour régler ses grands problèmes. Dans la foulée, Hu Jintao a profité de la seule prise de parole prévue pendant sa visite pour assurer à son hôte qu'il œuvrerait pour "assurer le succès" de "sa" présidence du G20.

Les deux présidents français et chinois doivent se rendre vendredi à Nice pour un nouvel entretien et un dîner.

Les droits de l'Homme, "ce n'est pas un sujet"

En marge de cette visite officielle, plus de 200 personnes ont manifesté jeudi à Paris pour défendre les droits de l'Homme en Chine et réclamer notamment la libération du prix Nobel de la Paix 2010, le dissident Liu Xiaobo. Réponse de la vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, Fu Ying : "Ce n'est pas un sujet à aborder entre la Chine et la France. Liu a violé la loi et a été condamné".

Avant la visite, l'Elysée avait indiqué pour sa part qu'aucun sujet n'était "tabou" entre les deux pays.