Chili : un rare faucon albinos sauvé d'un trafic d’œufs destiné à Dubaï

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avec AFP
Un poussin de faucon albinos, une espèce très rare, a été sauvé in extremis d'un trafic d’œufs vers Dubai, où ils peuvent être vendus 20.000 dollars l'unité. 

Un poussin de faucon pèlerin albinos, une espèce rare qui vit en Patagonie, a été sauvé d'un trafic international qui destinait des œufs volés dans les montagnes chiliennes à Dubaï, où ils peuvent atteindre les 20.000 dollars.

20.000 dollars l’œuf. Après une dénonciation anonyme, une opération policière digne d'un film d'action et qui s'est déroulée ces derniers mois entre le Chili et le Brésil, a permis d'arrêter le trafiquant, l'Irlandais Jeffrey Lendrum. Interpellé le 22 octobre à l'aéroport de Sao Paolo, il avait en sa possession quatre œufs de cette espèce rare dans une couveuse automatique. Le faucon pèlerin albinos, qui vit entre le Chili et l'Argentine en Patagonie, doit son plumage blanc à une mutation génétique, a expliqué Rafael Asenjo, un responsable du service de protection des animaux chiliens (SAG), et "un de ces œufs peut être vendu 20.000 dollars" sur le marché noir. Ces oiseaux, surnommés par certains les "guépards du ciel", foncent sur leurs proies en piqué, et peuvent atteindre les 385 km/h.

Un œuf a éclos. Le trafiquant a été condamné le 17 décembre à quatre ans et demi de prison. Les autorités brésiliennes et chiliennes ont mis en place une opération délicate pour rapatrier les œufs. "Il fallait les rapatrier rapidement, avant l'éclosion pour éviter leur contact avec des humains, ce qui aurait nui à leur réinsertion dans leur habitat naturel", a expliqué Rafael Asenjo. Après ce long voyage, seul un des quatre œufs saisis a éclos. Le poussin a d'abord été placé dans un élevage de rapaces à Santiago, au sein même du nid d'un couple de faucons pèlerins qui l'ont adopté. 

Une réintroduction délicate. Trois semaines plus tard, l'oiseau a été réintroduit dans son habitat naturel, la Patagonie, donnant lieu à une nouvelle opération compliquée : le 22 décembre, deux alpinistes ont déposé le poussin sur un nid, déjà occupé par d'autres petits, à flanc de montagne, à 30 mètres d'altitude. "Quand nous sommes partis, la mère est revenue au nid, a alimenté le poussin et l'a entouré de ses ailes, ce qui indique qu'il avait été accepté dans le nid", se félicite Rafael Asenjo, précisant que le personnel du SAG allait continuer à surveiller le poussin pendant encore quelque temps.