Chili : que sont devenus les mineurs ?

Le mineur chilien Mario Gomez s'est en partie converti en conférencier pour raconter son histoire et mener des séance de gestion de travail en groupe.
Le mineur chilien Mario Gomez s'est en partie converti en conférencier pour raconter son histoire et mener des séance de gestion de travail en groupe. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Après 2 mois sous terre et 6 mois d’exposition médiatique, le retour à la normale est difficile.

Coincés 700 mètres sous terre, isolés du monde, privés de nourriture et d’eau : il y a un an jour pour jour, un éboulement dans la mine d'or et de cuivre de San José, au Chili, semblait condamner 33 mineurs à une longue agonie.

Rapidement médiatisée, leur expérience, jusqu'à leur lente remontée à la surface, a été suivie par des millions de téléspectateurs. Mais leur sauvetage terminé, le retour à la normale est des plus difficiles pour ces 33 rescapés.

L’euphorie des premiers mois

Leur périple suivi heure par heure grâce à une petite caméra, les mineurs ont acquis une notoriété telle qu’à peine remontés à la surface, ils ont enchaîné les invitations et les cérémonies.

Invités à assister au rallye Paris-Dakar ou à un match de Manchester United, sollicités par plusieurs shows télévisés aux Etats-Unis et en Espagne, ou encore conviés à visiter Jérusalem : les mineurs ont ainsi traversé 14 pays dans les mois qui ont suivi leur aventure.

Difficile retour à la réalité

L’euphorie de leur sauvetage retombé, tous ont bien tenté de mettre en avant sur leur CV cette expérience à 700 mètres sous terre : certains animent désormais des conférences-causeries pour partager leur aventure avec le grand public. Mais à part ces conférenciers, la plupart galèrent à nouveau et sont redescendus dans les mines ou cherchent encore du travail.

Ainsi, le mineur Osman Araya, 31 ans, tient aujourd’hui un étal de fruits et légumes sur les marchés. Le conducteur d'engin Franklin Lobos, 54 ans, entraîne désormais les équipes de jeunes du club de football de Deportes Copiapo. D’autres, tels Ariel Ticona, Richard Villarroel ou encore Renan Avalos, n’ont pas retrouvé d’emploi stable et enchaînent depuis les petits boulots.

Des projets qui oscillent entre films et procès

Des films sont par ailleurs en préparation, ainsi qu’une série de livres "confidence". Mais seuls deux ex-mineurs ont réellement réussi à tirer leur épingle du jeu : l’électricien Mario Sepulveda et le mineur Edison Pena.

Le premier, connu pour son excentricité, a pris un agent et enchaîne les invitations sur les plateaux télé, tandis que le second, "fou d'Elvis", est très sollicité pour sa passion du "King". Il a notamment été convié à Graceland et fut fin juillet l'invité d'un festival de fans d'Elvis.

Si les 33 rescapés ont connu des fortunes diverses, une aventure les unit toujours et elle est judiciaire. Les mineurs poursuivent en justice les propriétaires de la mine pour négligence et non-respect des normes de sécurité et de travail : ils demandent 8,4 millions d’euros d’indemnité. Une autre procédure a été lancée à l’encontre de l'Etat chilien pour négligence : ils réclament 380.000 euros chacun.