Chili : mode d'emploi de la remontée

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avec agences , modifié à
Le puits de secours a atteint les mineurs bloqués. Ils devraient sortir de la mine mercredi.

Ils vivent sous terre depuis deux mois. Le Chili et le monde entier ont les yeux rivés vers eux. Les 33 mineurs bloqués devraient être évacués à partir de mercredi prochain puisque le forage du puits de secours s'est terminé samedi et a atteint les mineurs. Le puits de secours sera, lui, prêt dès lundi matin.

Explosion de joie

Des klaxons ont retenti, annonçant la jonction souterraine, sur le site en surface à partir duquel une excavatrice creusait depuis plus d'un mois ce conduit, tandis que les parents des mineurs s'enlaçaient et éclataient en sanglots. "Il nous aura fallu 33 jours de forage pour parvenir aux 33 mineurs" - 32 Chiliens et un Bolivien -, a déclaré peu après à la presse le ministre des Mines, Laurence Golborne, ajoutant que le puits avait établi le contact avec eux à 622 mètres de profondeur.

La remontée à la surface de ces héros a déjà été planifiée avec précision. Revue de détail.

"Les plus forts en dernier"

La préparation - Maintenant que le puits de secours a établi la jonction avec les mineurs, les ingénieurs vont l'analyser pour décider s'ils gainent tout ou partie du conduit avec des tubes d'acier de 10 m de long, 62 cm de diamètre et 2 cm d'épaisseur. L'option privilégiée est de ne gainer que les 100 premiers mètres. L'espace autour de la bouche d'arrivée du puits devra être légèrement élargi à l'explosif par les mineurs.

L'extraction - Deux secouristes, un expert en sauvetage minier et un infirmier de la Marine, descendront pour préparer les mineurs à la remontée. Elle se fera à bord d'une cage-nacelle métallique de 4 m de long, 53 cm de diamètre pour 460 kilos, treuillée par une grue en surface. L'ordre de passage suivra un modèle théorique : "d'abord les plus habiles", capables de réagir à un problème, "puis les plus faibles, en dernier les plus forts", capables d'attendre le plus longtemps.

Deux jours pour remonter les mineurs

Le contrôle - Pendant l'ascension, chaque mineur portera un "bio-harnais" tel un astronaute, avec des électrodes suivant en permanence sa fréquence cardiaque, sa respiration, sa ventilation, sa consommation d'oxygène et sa température. En cas de problème, le mineur pourra détacher l'habitacle de la nacelle et contrôler sa redescente, aidée par des roues sur les côtés. L'opération prendra une heure minimum par mineur, soit entre un jour et demi et deux jours pour évacuer les 33 hommes.

La visite médicale - Au contact avec la surface, les yeux protégés de la lumière du soleil par des lunettes spéciales, chaque mineur sera immédiatement ausculté par du personnel médical dans un hôpital de campagne installé à la mine, et y recevra les premiers soins, sérum ou antibiotiques. S'il a le feu vert, il passera ensuite à un "espace de rencontre", pour un premier contact privé, restreint, avec quelques proches. Ultérieurement, il sera transféré en hélicoptère à Copiapo (à 12 minutes de vol) pour 48 heures d'examens médicaux approfondis.

Entraînés à donner des interviews

La communication - Près d'un millier de journalistes sont attendus à la mine San José pour la sortie des mineurs. Mais à 700 m sous terre, les mineurs qui le désiraient ont reçu à distance un entraînement à l'interview et aux techniques oratoires. Mais les modalités de contact éventuel de la presse avec les mineurs n'ont pas encore été communiquées par les autorités.