Chili : le "pacte" des mineurs mis à mal

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Fabienne Cosnay (avec agences) , modifié à
Plusieurs mineurs ont commencé à raconter leur expérience. Au risque de briser les promesses.

Sous terre, ils auraient signé un pacte du silence, par lequel ils se seraient engagés à préserver la vérité sur leurs 69 jours passés sous terre, et notamment les 17 précédant leur localisation dans la mine de San José. Un pacte scellé dès les premiers jours, comme avaient pu le faire des années auparavant, les miraculés de la tragédie des Andes.

En théorie, les "33" s’étaient donc fait la promesse de ne pas parler de leur expérience en solo. Des rumeurs évoquaient une interview commune négociée pour une chaîne de télé. Leur histoire aurait aussi été racontée d’un commun accord et d’une seule voix, à travers le film Les 33, tourné par le réalisateur chilien Rodrigo Ortuzar et un livre, sur la base du journal tenu par Victor Segovia, dans lequel chacun des mineurs reviendrait sur son expérience.

Premières entorses

Un pacte qui semble déjà se fissurer moins d’une semaine après leur sortie ultra-médiatisée. Premier à y porter atteinte : Mario Sepulveda, considéré comme le leader du groupe. Dans une interview au Mail on Sunday, le mineur livre quelques anecdotes, comme ce jour où il a voulu jouer un tour macabre à ses complices, se faisant passer pour mort. Interrogé sur ses motivations, le mineur explique vouloir jouer jusqu’au bout son rôle de chef de tribu. "Je parle parce qu'il y a des commérages (...) et je pense qu'il est important pour l'un d'entre nous, moi en l'occurrence, de dire les choses comme elles se sont passées au fond, mais aussi pour rectifier certaines choses…".

L'un est prêt à raconter son histoire

"Dire qu'on a eu des relations sexuelles les uns avec les autres et tout simplement archi-faux. Il y a des choses que je ne dirai jamais, mais il y en a qui pourraient embarrasser certains des gosses (les mineurs les plus jeunes). Rien de sexuel, plutôt qu'ils se sont comportés comme des gosses", déclare Mario Sepulveda, dans la même interview.

Assurant que le pacte n'a rien de contraignant, un autre mineur, Jorge Galleguillos, s’est dit prêt, dimanche, à raconter son histoire au plus offrant, précisant qu'il ne révélerait rien "sans contrepartie financière". La guerre du scoop est lancée.