Charles Taylor reconnu coupable

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avec agences , modifié à
L'ex-président du Liberia est responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.

Charles Taylor a été jugé coupable, jeudi, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone. Sa peine sera annoncée le 30 mai prochain et l'ancien président du Liberia la purgera dans une prison britannique, a précisé un porte-parole du Foreign Office.

"La chambre vous reconnaît coupable d'avoir aidé et encouragé la commission des crimes suivants", a déclaré le juge Richard Lussick avant d'énumérer onze chefs d'accusation, dont viol, meurtre et actes inhumains, lors d'une audience  à Leidschendam, près de La Haye, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).

"Pénalement responsable"

Peu de temps auparavant, le juge avait annoncé que Charles Taylor, aujourd'hui âgé de 64 ans, était "pénalement responsable" de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis entre 1996 et 2002 durant la guerre en Sierra Leone.

Campagne de terreur

Président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor est accusé d'avoir créé et mis en oeuvre un plan visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone, grâce à une campagne de terreur, dans le but d'exploiter ses diamants.

Les troupes de Charles Taylor avaient combattu aux côtés des rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) que l'ancien président dirigeait en sous-main en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants durant la guerre civile en Sierra Leone, qui avait fait 120.000 morts entre 1991 et 2001.

11 chefs d'accusation

L'ancien président du Liberia plaidait non coupable des 11 chefs d'accusation retenus à son encontre, dont meurtre, mutilation, viol, esclavagisme et enrôlement d'enfants soldats.

Le procès de Charles Taylor, arrêté en 2006 au Nigeria, est le dernier grand procès du TSSL, juridiction dite "hybride" parce qu'elle regroupe à la fois des magistrats internationaux et sierra-léonais. Son procès, ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011, avait été délocalisé à La Haye pour des raisons de sécurité. C'est au final la première fois qu'un tel verdict est prononcé à l'encontre d'un ex-chef d'Etat pour des violations aussi graves du droit international.