Catalogne : entre 300.000 et un million de manifestants anti-sécession se rassemblent à Barcelone

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Aux cris de "Puigdemont en prison", de nombreux Espagnols anti-sécession se dirigeaient vers l'une des avenues les plus connues de la capitale catalane, le Passeig de Gracia. © PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
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avec AFP , modifié à
Entre 300.000 et plus d'un million d'Espagnols anti-sécession manifestent dimanche à Barcelone aux cris de "Puigdemont en prison".

Quelque 300.000 personnes convergeaient dimanche vers le centre de Barcelone pour défendre l'unité de l'Espagne, moins de 48 heures après la proclamation de la "République catalane" par le parlement régional, selon la police municipale. Ils étaient un million de personnes, selon l'estimation livrée par la préfecture, représentant l'Etat en Catalogne, et 1,3 million selon la Société civile catalane, qui organisait l'événement. La manifestation en faveur du maintien dans le Royaume d'Espagne intervient après plusieurs rassemblements en Catalogne pour célébrer vendredi soir la naissance de la "République catalane".

"Puigdemont en prison." Aux cris de "Puigdemont en prison", de nombreux Espagnols anti-sécession se dirigeaient vers l'une des avenues les plus connues de la capitale catalane, le Passeig de Gracia, pour une manifestation entourée d'un important dispositif policier.

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"Dans mon village, je me sens incapable de porter le drapeau espagnol", dit Marina Fernandez, une étudiante de 19 ans, en montrant le drapeau rouge et jaune qu'elle s'est nouée autour du cou. La jeune femme avoue avoir peur de montrer sa différence car elle vit dans une municipalité majoritairement indépendantiste. "J'ai la rage quand je vois ce qu'ils font au pays que mes grands-parents ont construit, quand je vois qu'ils le séparent et ce qu'ils font pour compliquer les choses. Et quand je vois qu'ils disent qu'ils sont pacifiques, ça me rend folle", s'emporte-t-elle.

"Je suis venue pour aider l'Espagne." "Quand on aura gagné dans les urnes, tout ça va se régler", affirme aussi Flor Pena, 59 ans, venue de Vigo, en Galice : "Moi je suis venue pour aider l'Espagne." "C'est un scandale ce qu'ils ont fait, un mensonge (...) Le chemin qu'ils ont emprunté ne convient à personne, pas même à leurs troupes", continue-t-elle.

Les séparatistes "vivent dans un monde parallèle, un peu surréaliste", déclare Silvia Alarcon, 35 ans, qui vit dans la banlieue de Barcelone. Elle est "en colère" que les indépendantistes s'expriment au nom de tout le monde "alors que ce n'est pas le cas".

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"C'est eux les dictateurs." "Ils nous ont pris pour des imbéciles. Je serais extrêmement fâchée si Madrid ne les met pas face à leurs responsabilités, judiciairement ou d'une autre manière. C'est eux les dictateurs, c'est eux qui ont fait passer les choses par la force", renchérit Miguel Angel Garcia Alcala, 70 ans, arrivé de Rubi, à 22 km de Barcelone.

Le gouvernement espagnol veut reprendre au plus vite le contrôle sur la Catalogne, dont la déclaration d'indépendance vendredi n'a obtenu aucune reconnaissance internationale. Madrid a aussi annoncé la tenue d'élections régionales le 21 décembre.