Catalogne : "C’est un coup d’État des sécessionnistes"

Carles Puigdemont et Mariano Rajoy s'opposent sur l'avenir de la Catalogne.
Carles Puigdemont et Mariano Rajoy s'opposent sur l'avenir de la Catalogne. © LLUIS GENE, OSCAR DEL POZO / AFP
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J.R. , modifié à
Teresa Freixes, professeur de droit constitutionnel et européen à l’université autonome de Barcelone, dénonce vivement la déclaration d’indépendance des autorités catalanes.
INTERVIEW

L’Espagne se déchire autour de la Catalogne, qui a déclaré vendredi après-midi son indépendance. Teresa Freixes, professeur de droit constitutionnel et européen à l’université autonome de Barcelone et ouvertement anti-indépendance, a vivement dénoncé la décision prise vendredi par les autorités catalanes. "C’est un coup d’État des sécessionnistes. Les normes ne sont pas respectées. Les autorités catalanes ont basé leur déclaration sur une loi qui a été déclarée contraire à la Constitution par la cour constitutionnelle à l’unanimité. Il ne peut pas y avoir une déclaration d’indépendance contre la cour constitutionnelle", a déclaré la professeure.

"La grande majorité des fonctionnaires ne sont pas des sécessionnistes". Selon Teresa Freixes, une large partie des Catalans ne sont pas favorables à l’indépendance. "La grande majorité des fonctionnaires ne sont pas des sécessionnistes. Quelques hauts fonctionnaires, pas tous, y sont favorables. Concernant les policiers, on va voir ce qu’il va se passer. La grande majorité d’entre eux n’est pas sécessionniste, mais des cadres y sont favorables. Il y a un risque insurrectionnel d’une minorité très restreinte", assure la professeure.

"Le gouvernement va travailler pour remplacer le gouvernement catalan". Le gouvernement central de Mariano Rajoy a immédiatement réagi en annonçant la mise sous tutelle de la Catalogne, ouvrant une période de profonde incertitude. "Le gouvernement va travailler pour remplacer le gouvernement catalan par une commission ou un groupe de travail. Le Sénat a autorisé à substituer les autorités catalanes par des autorités désignées par le gouvernement espagnol, avec l’accord de tous les partis politiques constitutionnalistes", explique Teresa Freixes.