Carnage au Yémen: 140 morts dans des raids, Ryad nie être impliqué

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Un énorme incendie s'est déclaré dans le bâtiment, qui s'est effondré, ont indiqué des habitants. © MOHAMMED HUWAIS / AFP
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avec AFP
Le maire de Sanaa figure parmi les victimes, dont le nombre s'élève à 140 morts et plus de 525 blessés, selon le coordinateur humanitaire pour l'ONU au Yémen.

Plus de 140 personnes ont été tuées et des centaines blessées samedi dans la capitale yéménite Sanaa, selon l'ONU, dans des raids aériens qui ont frappé une foule en deuil et que les rebelles Houthis ont attribué à la coalition arabe dirigée par Ryad. Les frappes ont visé une salle publique où de nombreuses personnes étaient réunies dans l'après-midi pour présenter leurs condoléances pour la mort du père du "ministre de l'Intérieur", Jalal al-Rouichène, a indiqué Sabanews.net.

Un "massacre". Le maire de Sanaa, Abdel Qader Hilal, figure parmi les morts, a indiqué la chaîne Al-Masirah. La coalition a nié toute implication dans ces frappes, estimant dans un communiqué qu'il faudrait envisager "d'autres causes" à l'attaque, qualifiée de "massacre" par les rebelles. "Profondément troublés" par ces raids, les Etats-Unis ont annoncé l'"examen immédiat" de leur soutien à la coalition menée par Ryad. "La coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l'Arabie saoudite n'est pas un chèque en blanc", a martelé Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Un enterrement. "La communauté humanitaire du Yémen est choquée et scandalisée par les raids aériens d'aujourd'hui qui ont visé une salle publique où des milliers de personnes participaient à une cérémonie funéraire", a indiqué le coordinateur humanitaire pour l'ONU au Yémen, Jamie McGoldrick, en précisant que ce bilan provenait de "premières informations émanant du personnel de santé". Plus tôt, le porte-parole du ministère de la Santé, Tamim al-Chami, avait avancé sur la chaîne de télévision des rebelles un "bilan très lourd: plus de 520 blessés et plus de 100 martyrs".

Les rebelles chiites Houthis, qui se sont emparés de Sanaa il y a deux ans puis d'autres régions, sont combattus par la coalition arabe, alliée du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. La dernière attaque de ce type à Sanaa remonte au 9 août dernier, lorsqu'au moins 14 personnes avaient été tuées dans des raids de la coalition, selon des sources médicales, et ce, trois jours après l'échec de pourparlers de paix qui se tenaient au Koweït.