Puigdemont a été arrêté en Allemagne, ce qui met fin à sa cavale. 1:30
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avec Hélène Kohl et AFP , modifié à
Le président catalan déchu Carles Puigdemont, contre qui l'Espagne a lancé un mandat d'arrêt européen, avait quitté vendredi la Finlande pour la Belgique.

C'est la fin d'une cavale qui dure depuis près de cinq mois. L'ex-président indépendantiste catalan Carles Puigdemont, sous le coup d'un mandat d'arrêt européen lancé par l'Espagne, a été arrêté dimanche par la police allemande près de la frontière avec le Danemark. En réaction, des appels à manifester ont été lancés par les séparatistes catalans à Barcelone sur les Ramblas, ainsi que devant la délégation du gouvernement espagnol, pour réclamer sa libération. 

Une nuit en prison. Carles Puigdemont s'était réfugié à Bruxelles fin octobre 2017, anticipant des poursuites pour "rébellion" et "sédition" déclenchées par la justice espagnole à la suite de la tentative ratée de sécession de la Catalogne l'automne dernier. Le dirigeant indépendantiste "a été arrêté aujourd'hui à 11h19 (10h19 heure française) par la police autoroutière du Schleswig-Holstein", a déclaré un porte-parole de la police allemande. "Il est maintenant sous la garde de la police", a-t-il ajouté, précisant avoir agi dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. L'indépendantiste va passer la nuit en maison d'arrêt, à une centaine de kilomètres au nord de Hambourg.  

Pisté par les services secrets. Cette arrestation a été confirmée par la porte-parole du parti de Carles Puigdemont, Anna Grabalosa. "Cela s'est passé au moment où il franchissait la frontière germano-danoise. Il a été bien traité et ses avocats sont là-bas. C'est tout ce que je peux dire", a-t-elle déclaré. Le Catalan, qui devait rentrer de Finlande en Belgique en avion, a finalement opté pour la voiture. Il a été pisté par les services secrets espagnols, qui ont alors averti les policiers allemands lorsqu'il a franchi la frontière. 

Puigdemont a été arrêté deux jours après que le juge de la Cour suprême espagnole eut confirmé des poursuites pour "rébellion" contre 13 indépendantistes catalans, dont Carles Puigdemont, et émis ou réactivé des mandats d'arrêt européens et internationaux contre six dirigeants indépendantistes catalans partis à l'étranger. Cette infraction est passible de 30 ans de prison. 

Puigdemont présenté lundi à un juge en Allemagne. Carles Puigdemont sera présenté lundi à un juge chargé de confirmer son identité, a indiqué le parquet allemand de Schleszig. "Cette comparution n'aura pour but que de vérifier l'identité de la personne arrêtée. Le tribunal régional du Schleswig-Holstein à Schleswig aura ensuite "à décider si Carles Puigdemont doit être placé en détention en vue d'une remise" à l'Espagne, a indiqué le parquet dans un communiqué. Si la demande d'expulsion et d'extradition vers l'Espagne est acceptée, le Catalan aura 10 jours pour contester la décision de justice.