Canada : un journaliste vedette suspendu pour de faux reportages

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Benjamin Bonneau avec AFP , modifié à
François Bugingo aurait inventé plusieurs reportages dans des zones de conflits depuis 20 ans.

En France, on a connu l’interview bidonnée de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor. Au Canada, un journaliste vedette a fait pire encore : il aurait inventé plusieurs reportages dans des zones de conflits depuis 20 ans. En conséquence, François Bugingo a été suspendu samedi de toutes ses collaborations à la télévision, à la radio et dans la presse écrite, ont indiqué les médias auxquels il collaborait.

Il aurait reconnu n'être jamais allée en Libye. Dans son édition samedi, le journal La Presse a publié une enquête détaillée sur des reportages en Libye, en Somalie ou en Bosnie que "le journaliste a inventé de toutes pièces". D'autres reportages sont également mis en doute dans cette enquête, qui s'appuie sur les témoignages de journalistes que François Bugingo assurait avoir rencontrés dans le cadre de ses reportages. Selon La Presse, le journaliste aurait également reconnu, dans un entretien récent, n'être jamais allé à Misrata en Libye, un des faux reportages incriminés.

"La collaboration avec Bugingo est donc suspendue". Dans un communiqué, la direction de TVA déclare que "les allégations envers un de ses collaborateurs, François Bugingo, sont importantes et prises au sérieux". En conséquence, "la collaboration avec M. Bugingo est donc suspendue jusqu'à ce que des vérifications soient faites", a indiqué TVA en précisant que le journaliste "n'est pas un employé de Groupe Média" mais simplement "un collaborateur".

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), dont le journaliste est membre, a jugé que les faits reprochés à M. Bugingo sont de nature à "entacher la crédibilité de la profession de journaliste" "Compte tenu de la gravité et du caractère systémique des fautes reprochées", le conseil d'administration l'a invité "à s'expliquer", selon un communiqué de la FPJQ.

"Je défendrai mon intégrité". "S’expliquer", François Bugingo a commencé à le faire sur sa page Facebook, se disant "sidéré" par les révélations de La Presse. "Depuis deux ans que vous me suivez quotidiennement à la radio, à la télé, dans le journal et sur les plateformes numériques, vous savez bien que l’information que je vous partage est toujours vérifiée, solide et respectueuse de votre attention". Et de conclure : "je défendrai mon intégrité en temps et lieux, ainsi qu’aux instances concernées. Merci."