Canada : le gendarme de l'éthique enquête sur les vacances de Justin Trudeau

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Justin Trudeau s'est défendu en répétant que ce séjour était "un voyage familial personnel" © STR / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre Justin Trudeau s'est vu payer ses vacances par un milliardaire dont la fondation reçoit beaucoup d'argent de la part du gouvernement canadien.

La commissaire à l'éthique du Canada a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête sur les vacances de fin d'année controversées du Premier ministre Justin Trudeau sur l'île privée du philanthrope milliardaire et leader spirituel Aga Khan.

Des vacances tous frais payés. Dans une lettre à un membre de l'opposition, la commissaire à l'éthique Mary Dawson dit enquêter sur les vacances du Premier ministre pour déterminer si celui-ci a enfreint les règles morales en acceptant de se rendre sur l'île dans l'hélicoptère privé de l'Aga Khan et de se faire payer ses vacances par le milliardaire. Justin Trudeau, qui avait dans un premier temps gardé secret les détails de son déplacement, a finalement reconnu avoir passé ses vacances de fin d'année sur une île des Bahamas en compagnie de sa famille, du président du Parti libéral, d'un parlementaire libéral et de leurs épouses.

Les cadeaux interdits aux élus. La fondation Aga Khan a reçu des centaines de millions de dollars du gouvernement et est enregistrée comme groupe de pression auprès de ce dernier, faisant craindre à certains des conflits d'intérêt. La loi canadienne sur les conflits d'intérêt interdit aux ministres en fonction d'accepter des cadeaux. Les voyages offerts gratuitement font spécifiquement partie des activités interdites aux élus. Justin Trudeau s'est défendu face à l'opposition la semaine dernière en répétant que ce séjour était "un voyage familial personnel", et que l'Aga Khan était un "ami de longue date" de sa famille.

Une réputation à préserver. Au cours d'une tournée autour du Canada visant à renouer avec son électorat, le Premier ministre a admis lundi que certains de ses concitoyens étaient "préoccupés" par ces vacances et ajouté qu'il serait "heureux de répondre à toutes les questions" de la commissaire à l'éthique. S'il était reconnu coupable, Justin Trudeau serait le premier chef de gouvernement canadien à enfreindre les règles d'éthique fédérales. Le Premier ministre s'expose à une simple réprimande mais cette sanction risquerait d'entacher la réputation du dirigeant libéral qui a fait de l'éthique une règle d'or de son gouvernement.