Burkina Faso : "Twitter n’a joué aucun rôle dans la mobilisation"

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3 QUESTIONS A - Elise Colette, rédactrice en chef du site web de Jeune Afrique, analyse l’impact des réseaux sociaux dans la révolte burkinabè.

A chaque révolution son hashtag. Au Burkina Faso, les manifestants ont trouvé leur "mot-dièse", comme veut le désigner l’Académie française, pour demander le départ du président Blaise Compaoré : iwili. Assita Kanko, auteure belgo-burkinabé, explique la genèse de ce mot rassembleur, au micro d'Europe 1 : "Il y a un hashtag dédié à la révolution, qui s’appelle "Lwili", qui veut dire oiseau. On peut aussi l’écrire "Iwili", qui signifie levez-vous dans une langue du Burkina Faso". De nombreux messages de soutien affublés de ces deux hashtag ont fleuri  sur Twitter. Europe1.fr a demandé à Elise Colette, rédactrice en chef du site internet jeuneafrique.com, quel a été le poids des réseaux sociaux dans le mouvement de révolte dans l’état d’Afrique de l’ouest.

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Europe 1 : Le hasthag #iwili a-t-il été beaucoup utilisé au Burkina Faso ?

Elise Colette : Il faut savoir que jeudi, internet a été coupé une bonne partie de la journée. Le matin, très peu de gens ont tweeté, et l’après-midi aussi c’était très délicat. Les tweets venaient pour beaucoup de la diaspora burkinabè, des expatriés. De toute manière, les Africains sont bien plus nombreux sur Facebook que sur Twitter.

Europe1 : Les réseaux sociaux ont-ils joué un rôle dans le mouvement de révolte ?

Non, je ne crois pas. On parle souvent du rôle des réseaux sociaux pendant les soulèvements populaires. Mais au Burkina Faso, la population manifestait en nombre dès mardi. Le mouvement s’est déclenché bien avant qu’on parle de la mobilisation sur les réseaux sociaux. Je pense que Twitter n’a joué aucun rôle dans la mobilisation. La jeunesse du pays n’a pas attendu qu’on parle de la révolte sur internet pour descendre dans la rue.

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Europe1 : Les Africains sont-ils solidaires des Burkinabè ?

Ce que j’ai observé, ce que énormément d’Africains des pays voisins, d’Afrique de l’Ouest, ont posté des messages de soutien au Burkinabè sur les réseaux sociaux. Ce mouvement est très important pour la jeunesse des états limitrophes. La mobilisation du Burkina peut être un exemple et pourrait avoir un vrai rôle sur la jeunesse africaine.

Regardez l'intégralité de l'interview de Assita Kanko, auteure belgo-burkinabè, vendredi matin sur Europe 1 :

Assita Kanko : "On ne veut plus de ce régime...par Europe1fr