Brexit : démissionnaire, l'ambassadeur britannique auprès de l'UE critique Londres

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Ivan Rogers (à droite) avait été nommé à son poste d'ambassadeur en novembre 2013 par l'ancien Premier ministre David Cameron. © THIERRY CHARLIER / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon Ivan Rogers, qui a démissionné mardi, Londres manque d'"expérience sérieuse", par rapport à Bruxelles, pour mener les négociations du Brexit.

L'ambassadeur britannique auprès de l'Union européenne, qui a démissionné mardi, a critiqué dans la soirée le manque d'expérience de Londres en matière de négociations, appelant ses anciens collègues à "dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir" avant les discussions sur le Brexit.

"Très peu d'expérience sérieuse". "Il y a très peu d'expérience sérieuse pour ce qui est des négociations multilatérales à Whitehall (le quartier des ministères de Londres, ndlr), ce qui n'est pas le cas à la Commission (européenne) ou au Conseil" européen, a regretté Ivan Rogers dans un long mail adressé au bureau qui représente le Royaume-Uni auprès de l'UE, pointant du doigt l'écart qu'il a observé entre la préparation de Londres et celle des institutions européennes pour négocier le Brexit. Ivan Rogers, nommé en novembre 2013 par l'ancien Premier ministre David Cameron, a démissionné mardi, moins de trois mois avant le déclenchement du Brexit. Il aurait dû jouer un rôle de premier plan dans les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

À l'origine d'une polémique. Fin connaisseur des dossiers européens, il avait été au cœur d'une polémique le mois dernier après la fuite de propos tenus devant des ministres britanniques. Il leur avait expliqué qu'aux yeux des 27 autres Etats membres de l'UE, la signature d'un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE post-Brexit n'interviendrait pas avant une bonne dizaine d'années.

"Dire la vérité". "J'espère que vous continuerez à contrer les arguments infondés et les raisonnements confus et que vous n'aurez jamais peur de dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir", a-t-il ajouté dans son mail publié sur le site du Times mardi soir. "J'espère que vous vous soutiendrez dans ces moments difficiles où vous devrez tenir un discours qui n'est pas agréable à entendre à ceux qui ont besoin de l'entendre", a-t-il ajouté.