Brésil : Rousseff investie présidente

Dilma Rousseff a prêté serment samedi à Brasilia.
Dilma Rousseff a prêté serment samedi à Brasilia. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La première dirigeante du Brésil a prêté serment samedi. Avec un credo : lutter contre la pauvreté.

L’ère Lula est définitivement terminée au Brésil. Place désormais à Dilma Roussef. La première femme présidente au Brésil a prêté serment samedi à Brasilia, après avoir gagné le bâtiment du Congrès à bord d'une Rolls-Royce décapotable de 1953, sa protection assurée uniquement par des gardes du corps féminins.

Dilma Roussef aura la tâche ardue de succéder à un homme qui a transorrmé son pays en huit ans de mandat. Sous la conduite de Luiz Inacio Lula da Silva, le Brésil est en effet passé de l'état de géant sous-employé et enclin aux crises à celui de puissance économique entraînant dans sa marche des millions de consommateurs de la classe moyenne. Sous l'ère Lula, près de 20 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté, au bénéfice d'une croissance effrénée, de salaires élevés et d'un taux de chômage historiquement bas.

"Eradiquer la pauvreté extrême"

Pour la nouvelle femme forte du Brésil, la priorité sera désormais "la lutte la plus obstinée de mon gouvernement sera pour éradiquer la pauvreté extrême" qui touche encore 18 millions de personnes dans la huitième économie mondiale. L’autre grand défi de ancienne ministre de l'Energie sera de faire voter des lois impopulaires telles que la réduction du budget de l'Etat ou encore l'encadrement de la hausse des salaires, face à des électeurs qui ont vu leur niveau de vie s'améliorer de manière significative ces dernières années.

Mère divorcée, rescapée d'un cancer, lectrice de Proust, Rousseff devrait par ailleurs mettre l'accent sur les droits de l'homme et s'employer à remédier au froid qui s'est installé entre Brasilia et Washington, après le rapprochement de Lula avec l'Iran. Symbole de sa différence avec son prédécesseur sur ce sujet, la nouvelle présidente, qui a été torturée par électrochocs en prison sous la dictature brésilienne dans les années 1970, a notamment déploré que Brasilia n'ait pas approuvé une résolution de l'Onu condamnant la peine de mort par lapidation pratiquée en Iran.