Brésil : rejet d'un projet pétrolier de Total à l'embouchure de l'Amazone

Le projet d'exploration porté par Total "présente des lacunes et des incohérences qui empêchent son acceptation".
Le projet d'exploration porté par Total "présente des lacunes et des incohérences qui empêchent son acceptation". © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le projet du pétrolier "présente des lacunes et des incohérences qui empêchent son acceptation", notamment sur l'impact environnemental, estime l'Institut brésilien pour l'environnement. 

L'Institut brésilien pour l'environnement (Ibama) a rejeté mardi le projet du groupe pétrolier français Total, qui souhaite exploiter le pétrole et le gaz à l'embouchure du fleuve Amazone, considérant les études d'impact environnemental "insuffisantes". Le projet d'exploration porté par Total "présente des lacunes et des incohérences qui empêchent son acceptation", a signalé l'Ibama, pour qui ces incertitudes "empêchent la poursuite du processus actuel de Total".

Pas la permission des autorités. Total, qui s'est associé à d'autres sociétés - comme le britannique BP et le brésilien Queiroz Galvao - pour acquérir des zones d'exploration à l'embouchure de l'Amazone, n'a donc pour le moment pas obtenu la permission des autorités, nécessaire pour commencer les travaux. Ce n'est pas la première fois que l'Ibama se prononce à ce sujet. En 2017, l'Institut avait fait de nombreuses observations concernant l'étude d'impact environnemental menée par Total, en particulier sur la potentielle dispersion de polluants dans la zone d'exploration.

"Équilibre environnemental". "L'embouchure de l'Amazone possède un vaste récif corallien, fondamental pour l'équilibre environnemental car c'est un lieu de reproduction, une source de nourriture et le berceau de diverses espèces marines", avait averti il y deux semaines le procureur d'un Etat fédéral, opposé à toute nouvelle licence d'exploration avant d'être complètement fixé sur l'impact que l'exploitation du pétrole brut peut avoir sur le lieu.

Expéditions scientifiques. De son côté, l'ONG Greenpeace, qui mène des expéditions scientifiques dans la région, avait affirmé en avril que le récif corallien du fleuve Amazone, découvert en 2016, était plus grand que ce que l'on pensait, et s'étendait dans des concessions où Total veut chercher du pétrole.