Guerre des gangs au Brésil : 56 détenus massacrés à Manaus

Les agents pénitentiaires n'ont repris le contrôle de la prison que lundi matin et continuent d'évaluer les conséquences de l'émeute sanglante.
Les agents pénitentiaires n'ont repris le contrôle de la prison que lundi matin et continuent d'évaluer les conséquences de l'émeute sanglante. © ANDRESSA ANHOLETE / AFP
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avec agences , modifié à
Près d'une soixantaine de personnes ont péri dans la prison de Manaus, au Brésil, a-t-on appris lundi.

La guerre entre gangs criminels a provoqué un bain de sang dans la nuit de dimanche à lundi dans une prison de Manaus (nord du Brésil): 56 détenus ont été massacrés, et nombre d'entre eux ont même été décapités.

Des affrontements "d'une extrême violence". La mutinerie, pendant laquelle 12 surveillants ont été pris en otage, a duré 15 heures entre dimanche après-midi et lundi matin dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), situé en périphérie de Manaus. "Il s'agit du plus grand massacre commis dans une prison en Amazonie", a souligné le secrétaire de l'Etat d'Amazonie à la Sécurité publique Sergio Fontes lors d'une conférence de presse, précisant qu'"un grand nombre de détenus ont été décapités". "Les prisonniers ont été tués par d'autres détenus, lors d'affrontements d'une extrême violence qui ont duré plus de quinze heures", a-t-il ajouté.

Les émeutes fréquentes. Les émeutes sont fréquentes dans les prisons du Brésil où la surpopulation carcérale est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits de l'Homme. A Manaus, les règlements de compte entre narcotrafiquants incarcérés ont pris une ampleur sans précédent depuis le massacre de Carandiru, qui avait fait 111 morts en 1992, à Sao Paulo. En octobre, d'autres mutineries avaient déjà fait 33 morts dans deux prisons de la région amazonienne, dans les Etats de Rondonia, frontalier avec la Bolivie, et de Roraima, limitrophe avec le Venezuela.