Brésil : manifestations d'ampleur historique contre la présidente Rousseff

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A Rio de Janeiro, dimanche, deux manifestants portent des effigies de "Lula", l'ex-président et Rousseff, présidente en place, représentés avec des tenues de prisonniers. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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avec AFP
Le pays traverse une des pires crises économiques de son histoire et une affaire de corruption entache la réputation du gouvernement en place.

Des manifestations d'une ampleur historique ont rassemblé dimanche plus de trois millions de Brésiliens, selon la police, pour réclamer le départ de la présidente de gauche Dilma Rousseff, embourbée dans une crise politique majeure.

"Dilma dehors !". Dans la seule capitale économique Sao Paulo, fief de l'opposition, 1,4 million de personnes ont défilé aux cris de "Dilma dehors !", selon le secrétariat à la Sécurité publique qui a évalué le nombre de participants à 1,8 million dans tout l'Etat.  Avant cette estimation, le nombre total de manifestants dans le reste du Brésil était estimé à 1,4 million, selon des données de la police compilées ville par ville par le site d'informations G1. Et ce sans compter la grande manifestation de Rio de Janeiro, ville hôte des Jeux Olympiques en août prochain. Des centaines de milliers de Cariocas y ont défilé le long de la célèbre plage de Copacabana.

Rousseff sur le départ ? Ce raz-de-marée représente un sérieux coup de semonce pour Dilma Rousseff, sous la menace d'une procédure parlementaire de destitution. L'opposition a remporté son pari d'une mobilisation massive. L'objectif était de faire pression sur les députés hésitants qui devront se prononcer pour ou contre le départ de la présidente, réélue démocratiquement en 2014.

Crise et corruption. Géant émergent d'Amérique latine de plus de 200 millions d'habitants, le Brésil est confronté simultanément à l'une des pires crises économiques et politiques de son histoire. Le tout envenimé par le méga-scandale de corruption autour du géant étatique Petrobras qui éclabousse la coalition au pouvoir. Le gouvernement du Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis 2003 semble paralysé au milieu de cette tempête. Il ne parvient pas à faire adopter par un parlement rebelle son programme d'austérité.