Brésil : Jour J pour la destitution de Dilma Roussef ?

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Le parlement brésilien doit se prononcer dimanche. © VANDERLEI ALMEIDA / AFP
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Charles Carrasco avec G.S. , modifié à
Les députés vont voter, dimanche en fin de journée, pour ou contre la destitution de la présidente. Ses partisans se mobilisent. 
REPORTAGE

Ce dimanche se joue l’avenir politique de Dilma Roussef, la présidente du Brésil. Les députés vont voter en fin de journée pour ou contre sa destitution. Concrètement, il faut les deux tiers des députés pour que la procédure "d’impeachment" se poursuive au Sénat. Dilma Roussef est accusée de maquillages des comptes publics, l’année de sa réélection. Du coup, ses partisans du Parti des travailleurs et l’ancien président Lula se mobilisent pour la sauver. Reportage, à Rio de Janeiro.

"On doit défendre notre démocratie". "Nao vai ter golpe" ("Il n’y aura pas de coup d’Etat") : c’est le mot d’ordre des partisans de Dilma Roussef. Réunis cette semaine sur la place de Lapa, dans le centre de Rio, des centaines de militants du Parti des Travailleurs, le parti de Dilma, ont prié pour que les députés ne votent pas la destitution de la première femme Présidente du Brésil. Pour Zario, un quinquagénaire maquillé aux couleurs verte, jaune et bleu, cette destitution serait un brutal retour en arrière ."C’est un moment historique. On doit défendre notre démocratie pour laquelle on a tant lutté. On a face à ça des politiciens sataniques qui veulent prendre le pouvoir de Dilma à n’importe quel prix", s'indigne-t-il.

Lula dénonce "des fomenteurs de coups d'Etat". Subitement, la foule explose. L’ancien Président Lula vient apparaître sur scène. Lula, le seul, pour les manifestants, qui puisse éviter le pire, qui puisse sauver Dilma. Un Lula à la voix éraillée, qui n’est toujours pas officiellement Premier ministre. Bloqué par la justice, il n'en reste pas moins très actif dans ce nouveau combat. "Je n’aurais jamais imaginé que ma génération, qui a été dans la rue pour faire tomber le régime militaire, voit de nouveau des fomenteurs de coups d’Etat qui veulent uniquement enlever le pouvoir d’une présidente démocratiquement élue", lance l'ancien président de la république.

Toute la semaine, Lula a reçu un à un, dans un luxueux hôtel de Brasilia, des députés indécis pour tenter de renverser la tendance. Un militant l’affirme : si Lula réussit à sauver Dilma aujourd’hui, on votera pour lui à la prochaine élection présidentielle, en 2018.

>> "Qui est vraiment Dilma Roussef ?" La chronique de Marc Messier