Brésil : Dilma Rousseff grande favorite de la présidentielle

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avec AFP , modifié à
REBONDISSEMENT - Alors que le Brésil votait dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle, Dilma Roussef, la présidente sortante, apparaît comme la favorite du scrutin. 

Les Brésiliens étaient appelés aux urnes dimanche pour élire leur présidente ou président, au premier tour de l'élection. Candidate à une second mandat, l'actuelle présidente Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), apparaît comme la favorite du premier tour du scrutin. Alors que les premiers résultats sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi, la seule question semble être : qui du social-démocrate Aecio Neves ou de l'écologiste Marina Silva, la présidente sortante affrontera-telle au second tour ? Plus de 142 millions d'électeurs du plus grand pays d'Amérique latine sont appelés à les départager. 

Dilma Roussef imbattable ? La présidente sortante aborde en solide favorite le premier tour. Dilma Rousseff virerait largement en tête du premier tour avec 40,6% et 46%, selon les derniers sondages.Ces élections interviennent au terme d'une folle campagne électorale aux incessants rebondissements. Le dernier s'est produit samedi, quand Aecio Neves a pour la première fois dépassé dans trois sondages Marina Silva, l'ex-favorite de la présidentielle.

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Marina Silva, de favorite à troisième. Celle qui rêve de devenir la première présidente noire du Brésil a été propulsée de manière inattendue dans la campagne, après la mort dans un accident d'avion en août de son allié, le candidat du PSB Eduardo Campos. Marina Silva, transfuge du PT de Dilma Roussef, avait déclenché un tsunami dans les sondages, au point d'être largement donnée victorieuse sur Mme Rousseff en cas de second tour. Mais elle a peu à peu été rattrapée puis dépassée par Mme Rousseff. Avant de voir revenir sur ses talons le sénateur Neves, tous deux poussés par les puissantes machines électorales de leurs partis de gouvernement.

Marina Silva 1280

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Les sondages. Si les études d'opinion tablent sur une victoire de Dilma Rousseff au premier tour, Aecio Neves finirait deuxième et éliminerait Marina Silva avec une légère avance, selon les instituts. Le phénomène Marina Silva et sa promesse de "nouvelle politique" en rupture avec le jeu des grands partis traditionnels, pourraient donc n'avoir été qu'un feu de paille. Et le Brésil se dirigerait vers un second tour classique, entre représentants des deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis 20 ans. Dilma Rousseff est également donnée favorite en cas de second tour. Mais elle risque de devoir affronter un front commun anti-PT entre ses deux grands rivaux du premier tour. 

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Le panorama de ces élections est bien différent de celles de 2010, remportées par Mme Rousseff dans l'euphorie finissante du miracle socio-économique des mandats de son prédécesseur et mentor Luiz Inacio Lula da Silva. Le vent a depuis tourné : quatre ans de croissance au ralenti jusqu'à l'entrée en récession au premier semestre, sur fond de poussée de l'inflation (6,5%) et de dégradation des comptes publics. Un maigre bilan, contre-balancé par un taux de chômage historiquement bas (4,9%).

Une campagne émaillée de scandales. Le Brésil a également été ébranlé par la fronde sociale historique des Brésiliens en juin 2013, qui avaient manifesté en masse contre la corruption des élites et exigé une amélioration radicale de l'éducation, des hôpitaux et des transports publics .Le PT au pouvoir a vu son image ternie par des scandales de corruption, dont celui des pots-de-vin versés par le géant étatique pétrolier Petrobras à des parlementaires de sa coalition parlementaire, qui a éclaté en pleine campagne. 

Les plus pauvres et l'intelligentsia de gauche défendent toutefois l'amélioration du niveau de vie après douze années de gouvernement du PT. Plus de 40 millions de pauvres ont rejoint la classe moyenne depuis 2003, voyant leurs conditions de vie s'améliorer considérablement. Les classes moyennes et aisées sont plus sensibles aux programmes économiques, similaires, de M. Neves et Mme Silva : autonomie de la Banque centrale, combat contre l'inflation, restauration de la confiance des investisseurs.

Grâce à un système de vote électronique, les premières tendances et résultats devraient être connus rapidement.