Brésil : arrestation d'Eduardo Cunha, artisan de la destitution de Dilma Rousseff

Eduardo Cunha avait approuvé la destitution de Dilma Rousseff en mai dernier.
Eduardo Cunha avait approuvé la destitution de Dilma Rousseff en mai dernier. © EVARISTO SA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président de l'Assemblée nationale brésilienne avait été suspendu en mai pour son implication dans le scandale de corruption Petrobras. 

La police brésilienne a arrêté mercredi l'ancien président du Congrès des députés Eduardo Cunha, architecte de la destitution de la présidente de gauche, Dilma Rousseff, et impliqué dans le scandale de corruption Petrobras.

Placé en détention provisoire. Eduardo Cunha, membre du parti centriste PMDB du président Michel Temer, "a été arrêté à Brasilia, nous pouvons le confirmer", a déclaré un porte-parole de la police. Les forces de l'ordre ont exécuté une ordonnance de placement en détention préventive d'Eduardo Cunha signée par le juge Sergio Moro, en charge sur la tentaculaire enquête de corruption autour du géant étatique pétrolier Petrobras. Eduardo Cunha sera transféré à Curitiba, au sud du Brésil, pour rester à disposition du juge. 

Suspendu de ses fonctions politiques. Tout puissant il y a encore quelques mois, Eduardo Cunha avait été suspendu le 5 mai de ses fonctions de président de l'Assemblée par le Tribunal suprême fédéral. Mais il n'a quitté le devant de la scène que le 13 septembre, quand une écrasante majorité de députés ont cassé son mandat de député, le privant de l'immunité qui le protégeait du juge Moro. Ce député évangélique ultra-conservateur de 58 ans était accusé d'avoir "menti" à ses pairs en niant être le titulaire de comptes bancaires en Suisse, alimentés par des millions de réais correspondant à des pots-de-vin versés en marge de contrats de Petrobras à l'étranger selon les enquêteurs.

Risque de fuite hors du Brésil. Le juge Moro a sollicité la prison "préventive et pour une durée illimitée" affirmant que son maintien en liberté représentait un risque pour "l'instruction du procès, à l'ordre public, ainsi qu'une possibilité concrète de fuite en raison de la disponibilité de ressources occultes à l'étranger et de sa double nationalité" (brésilienne et italienne), a indiqué le ministère public dans un communiqué.