BP pompe, mais minimise les dégâts

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Pour la compagnie pétrolière l’impact de la marée noire sur l’environnement serait "très modeste".

Qu’est-ce qu’un peu de pétrole dans un si grand océan ? Alors que le pompage continue au large des côtes américaines, un responsable de BP tente de minimiser la catastrophe. A écouter Tony Hayward, le directeur général du groupe, cette marée n’est pas si catastrophique. Le responsable est allé jusqu’à déclarer que "que l'impact sur l'environnement sera très, très modeste". Ce même responsable avait lancé vendredi que cette fuite était "minuscule" en proportion de l'immensité de l'océan.

Des paroles contrastent avec les images qui tournent en boucle sur les chaînes de télévision américaine. Celles, aériennes, qui montrent les nappes de brut oranges qui oscillent à la surface. Celles, sous-marines, d'un flux constant et vigoureux de pétrole continuant à sourdre au fond de la mer. Et des boulettes de pétrole ont été découvertes mardi sur les côtes de la Floride, alimentant les craintes d'une dispersion de la marée noire.

Une barrière de corail menacée

Elles contrastent surtout avec les avis des scientifiques qui craignent que la nappe n'endommage rapidement une précieuse barrière de corail à l'extrémité sud de la Floride. Ainsi, selon la directrice de l'Agence maritime américaine NOAA, Jane Lubchenco, des images satellites montrent que le pétrole se trouve à quelques dizaines de kilomètres d'un courant baptisé "loop current" qui pourrait rapidement précipiter le brut sur la troisième barrière de corail du monde.

"Quand le pétrole va être aspiré par le courant, si ce n'est pas déjà fait, cela ne prendra que dix jours pour qu'il arrive en Floride", a-t-elle dit. La Maison Blanche a affirmé mardi que la commission d'enquête indépendante sur la marée noire voulue par Barack Obama serait créée par le président dans les "prochains jours" et "peut-être" dès cette semaine.

Une "injection de cochonneries"

Mardi, le pompage du pétrole qui s'échappe au fond du golfe du Mexique s'est accéléré, a annoncé BP. Le groupe britannique a estimé mardi que 2.000 barils de brut étaient dorénavant pompés chaque jour grâce au système de tuyau sous-marin qui lui permet depuis ce week-end de récupérer une partie du flux qui s'écoule au fond de la mer. Une tentative de colmatage par la pose d'un couvercle avait échoué la semaine dernière.

De son côté, le secrétaire américain aux Affaires intérieures Ken Salazar a annoncé aux sénateurs qu'une tentative de colmatage de la fuite, avec l'injection de matériaux et de produits liquides, pourrait être tentée samedi ou dimanche et qu'il "comptait dessus". Une telle opération, surnommée "injection de cochonneries", consiste à projeter sur la fuite, et à très haute pression, des débris comme des morceaux de pneus ou des balles de golf.