Donal Trump 1:26
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Xavier Yvon et Didier François avec G.D , modifié à
En décidant de bombarder le régime syrien, Donald Trump a marqué une véritable rupture avec son prédécesseur Barack Obama, tout en évitant de froisser la Russie, allié de la Syrie.

Donald Trump a mis sa menace à exécution. Le président américain avait condamné l'attaque chimique attribuée au régime syrien contre une ville rebelle qui a fait 86 morts dont 27 enfants. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 59 missiles Tomahawk se sont abattus sur une base militaire syrienne. "Ce soir, j'ai ordonné une frappe militaire contre la base aérienne en Syrie, d'où l'attaque chimique a été lancée", a expliqué Donald Trump.

La Russie prévenue. La Russie, alliée du régime syrien, avait été prévenue avant l'attaque afin de pouvoir retirer ses soldats présents sur la base. "Les Etats-Unis veulent punir Damas mais ne souhaitent pas déclencher une confrontation avec Moscou", explique Xavier Yvon, envoyé spécial d'Europe 1 aux Etats-Unis. Les médias américains révèlent également que le Pentagone a pris soin d'éviter de bombarder les sites où des armes chimiques pourraient encore être entreposées.

Rupture avec Obama. Ces frappes marquent une rupture claire pour Donald Trump, avec l'administration Obama. C'est la première fois en six ans de guerre que Washington frappe directement le régime de Bachar al-Assad. Une première avait pourtant failli avoir lieu en 2013. Après une attaque chimique attribuée à Bachar al-Assad dans la région de Damas, Barack Obama "avait décidé au tout dernier moment, l'arrêt d'une intervention internationale contre le régime", explique Didier François, grand reporter à Europe 1 et spécialiste des questions de Défense. "Les chasseurs américains et français avaient déjà leur plan de frappe, les bombes étaient chargées sur les porte-avions", rappelle-t-il.

"Rétablir une certaine crédibilité militaire." C'est en repensant à cet épisode que Trump a pris sa décision la nuit dernière. En décidant de frapper immédiatement, il se démarque de son prédécesseur. "Il y avait aussi la volonté de rétablir une certaine crédibilité militaire des États-Unis. Trump étant plus faible qu'Obama en politique intérieure, il ne pouvait pas prendre le risque de passer pour un mou", complète Didier François.

Ne pas faire tomber Assad. Par ailleurs, Bachar al-Assad étant plus fort avec le soutien de la Russie, ce type de frappe ne risque pas de le faire tomber et donc, de laisser le pouvoir aux islamistes. L'objectif de cette frappe était donc d'envoyer un message clair à Bachar al-Assad, sans pour autant froisser son allié russe.