"Bisous de papi Ratko" : quand Mladic donne une interview en direct

Ratko Mladic a été condamné en novembre 2017 à la perpétuité pour crimes contre l'humanité. Image d'archives.
Ratko Mladic a été condamné en novembre 2017 à la perpétuité pour crimes contre l'humanité. Image d'archives. © Handout / International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia / AFP
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avec AFP , modifié à
Condamné il y a un an à la perpétuité, l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie s'est exprimé en direct dans une émission télévisée depuis sa prison. 

"Bisous de papi Mladic" : l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, est intervenu vendredi au téléphone depuis sa prison néerlandaise, dans une émission d'une télévision serbe, un an après sa condamnation à la perpétuité pour crimes contre l'humanité.

Ratko Mladic a été condamné il y a bientôt un an, le 21 novembre 2017, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité lors de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95, 100.000 morts), notamment en raison de son rôle dans le massacre de Srebrenica. Il a fait appel. 

Son entourage le dit très malade. Vendredi, son fils Darko Mladic l'a appelé en direct lors d'une émission de la chaîne privée Happy et en présence sur le plateau de Vojislav Seselj, un autre Serbe condamné pour crimes contre l'humanité. Il a mis la conversation sur haut-parleur. "Bisous de papi Mladic", s'est alors exclamé l'ancien général, âgé de 75 ans, dont l'entourage affirme depuis des mois qu'il est très malade. "Dites à Voja (Seselj) de venir me voir pour jouer aux échecs. La dernière fois je l'ai battu 7 à 1", a plaisanté Ratko Mladic, détenu à Scheveningen, aux Pays-Bas, sur la commune de La Haye.

Plus de vingt ans après la guerre qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés, Ratko Mladic avait été reconnu coupable de dix chefs d'accusation, dont le massacre de l'enclave de Srebrenica, considéré comme un génocide par la justice internationale. Plus de 8.000 hommes et garçons musulmans y ont été tués en quelques jours de juillet 1995. Ratko Mladic n'a jamais reconnu sa responsabilité dans ce qui est la pire tuerie commise sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il a fait appel de sa condamnation. Condamné en première instance par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Mladic a fait appel devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MPTI), l'organisme chargé d'achever les travaux du TPIY et du Tribunal international pour le Rwanda.