Benoît XVI sur ses terres en Allemagne

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avec AFP , modifié à
Le pape, qui effectue une visite de quatre jours dans son pays natal, a été acclamé à Berlin.

Le pape Benoît XVI est arrivé jeudi dans son Allemagne natale pour sa première visite officielle dans son pays d'origine. Le souverain pontife, âgé de 84 ans, a plus de 20 rendez-vous en 80 heures avant de retourner au Vatican, dimanche. Première étape jeudi : Berlin, où il a été acclamé dans le stade olympique.

Environ 70.000 personnes en liesse l'ont ainsi accueilli dans la soirée, avant qu'il ne célèbre une messe. Un peu plus tôt dans la journée, plusieurs autres milliers de personnes avaient protesté alors que Benoît XVI prononçait un discours au Bundestag.  "Papa non grata", le slogan écrit sur une pancarte donnait le ton du rassemblement sur la Potsdamer Platz, l'une des principales places de la capitale allemande. Mais la mobilisation est restée loin des 20.000 manifestants espérés par les organisateurs.

Benoît XVI répond aux critiques

Interrogé d'emblée par des journalistes sur les scandales de pédophilie à répétition qui secouent l'Eglise, Benoît XVI a tenu à répondre. "Je peux comprendre que devant de telles informations, surtout pour ceux qui sont proches des personnes touchées, quelqu'un dise : ce n'est plus mon Eglise", a-t-il dit. Mais il a invité les fidèles à surmonter "ces terribles scandales" en demeurant à l'intérieur de l'Eglise, qui est bien plus qu'une "association sportive ou culturelle".

Un pape "ému" et "secoué"

Vendredi, Benoît XVI s'est dit "ému" et "secoué" après avoir rencontré des victimes d'abus sexuels commis au sein de l'Eglise vendredi soir à Erfurt, selon un communiqué du Vatican. A la fin de l'entretien, il a "exprimé sa profonde compassion et ses regrets pour tout ce que les victimes et leur famille ont subi". "Le pape est proche des victimes et exprime l'espoir que Dieu miséricordieux, le créateur et sauveur de tous les hommes, puisse guérir les blessures des personnes victimes de sévices sexuels, et puisse leur apporter la paix", selon le communiqué.

Un peu plus tôt dans la journée, Benoît XVI avait rendu hommage à Martin Luther, un geste fort à l'égard des protestants, profitant de sa présence à Erfurt où fut pensée la Réforme, mais sans faire d'annonces concrètes concernant l'oecuménisme. Il a tempéré, comme prévu, les attentes de ceux qui espéraient des gestes spectaculaires comme une levée de l'excommunication de Luther. "On a parlé avant la visite plusieurs fois d'un don oecuménique (...) que l'on attendait de cette visite. Je voudrais dire que ceci constitue une mauvaise compréhension politique de la foi et de l'oecuménisme", a souligné le pape, tout en faisant l'éloge de la passion chrétienne du penseur de la Réforme.