Ben Ali et Moubarak visés par la justice

Les deux présidents déchus sont rattrapés par la justice française.
Les deux présidents déchus sont rattrapés par la justice française. © Maxppp / Reuters
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avec AFP , modifié à
Deux informations judiciaires sur les biens en France des 2 ex-présidents ont été ouvertes.

Ben Ali et Hosni Moubarak dans le collimateur de la justice française. Le parquet de Paris a annoncé vendredi avoir ouvert deux informations judiciaires pour blanchiment en bande organisée, à l’encontre des deux anciens chefs d’Etat tunisien et égyptien.

Une fortune en jeu

Les deux informations judiciaires, qui ont été ouvertes contre X le 14 juin visent à identifier et geler les biens détenus en France par les deux anciens dirigeants. Elles interviennent quelques jours après le dépôt d'une nouvelle plainte à l'encontre du président tunisien déchu, par deux organisations non gouvernementales (ONG), Sherpa et Transparence International France.

Les ONG disposent de peu d'informations sur le patrimoine d’Hosni Moubarak en France, contrairement à celui de l'ex-dirigeant tunisien Ben Ali dont la fortune et celle de son entourage est évaluée à cinq milliards de dollars par les ONG. La famille possèderait plusieurs hôtels particuliers et des appartements à Paris, un chalet à Courchevel et une ou deux villas sur la Côte d'Azur. Douze comptes appartenant à quatre proches du président tunisien déchu ont déjà été saisis en France pour un montant de 12 millions d'euros.

Satisfaction des ONG

Le président de Sherpa, William Bourdon s'est dit "satisfait" de l'ouverture de ces informations judiciaires. "Il est temps que nous ayons accès à l'enquête dont le caractère secret n'est plus adapté aux enjeux", a-t-il déclaré. Selon lui "un juge d'instruction est plus adapté et cela est plus cohérent avec le caractère international des infractions". "Cela nous permettra de nous opposer aux tentatives de mainlevées des saisines des biens qui vont se multiplier", a-t-il assuré.

Egalement avocat de Transparence France, William Bourdon estime que "les avoirs bancaires et immobiliers" des deux présidents déchus ont désormais "été identifiés". "Nous attendons leur saisie pour garantir leur restitution aux peuples tunisien et égyptien", a-t-il déclaré.

Un combat acharné

Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains avaient porté plainte dès le 19 janvier contre Ben Ali et son entourage, quelques jours après sa fuite en Arabie Saoudite. Quelques jours plus tard, le président de la République Nicolas Sarkozy avait assuré, lors d'une conférence de presse, que la France s'attacherait "à la recherche systématique des richesses pillées qui doivent être rendues au peuple tunisien".

Le parquet de Paris avait ensuite ouvert une enquête préliminaire pour recenser et identifier l'origine des biens détenus en France par l'ancien président.

Après une plainte similaire déposée par Sherpa et une association égyptienne contre Hosni Moubarak et son entourage, le parquet avait également ordonné une enquête pour recel de détournement de fonds publics.

Une troisième enquête a été par ailleurs été ordonnée visant le leader libyen Mouammar Kadhafi.