Belgique : le triomphe des séparatistes

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les séparatistes flamands ont remporté dimanche une victoire historique aux élections législatives.

Les séparatistes flamands ont remporté dimanche une victoire historique aux élections législatives de Belgique, mais ils devront rechercher des compromis avec les autres partis pour réformer l'Etat belge et assainir les finances publiques.

Un score sans précédent

Selon les dernières projections en sièges diffusées par le ministère belge de l'Intérieur, après dépouillement des suffrages dans la totalité des bureaux de vote, la N-VA (Nouvelle alliance flamande) de Bart De Wever obtient 27 sièges sur 150 à la Chambre des représentants.

Le Parti socialiste wallon arrive en seconde position, avec 26 sièges, devant les libéraux francophones du Mouvement réformateur (18 sièges) et les démocrates-chrétiens flamands du CD&V (17 sièges).

Le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang perd cinq sièges par rapport aux élections de 2007, à 12 sièges.

De Wever appelle au "changement"

Bart de Wever a revendiqué la victoire en fin d'après-midi devant ses sympathisants réunis à Bruxelles.

"La N-VA a gagné les élections aujourd'hui. Nous avons obtenu 30% des voix (en Flandre). Nous sommes le plus grand parti de Flandre (...) Les Flamands ont opté pour le changement, nous n'allons pas les décevoir. Il faut réformer l'Etat et il faut assainir les finances publiques", a-t-il estimé.

"Ce sont des résultats extraordinaires", a-t-il encore clamé. Accueilli en héros par ses partisans, cet homme de 39 ans souhaite avant tout réformer des institutions visant à donner une autonomie accrue à la Flandre dans le domaine économique et social, tout en cherchant à rassurer ceux que son programme inquiète, en Belgique et à l'étranger. Il a affirmé que l'indépendance de la Flandre n'était pas sa revendication immédiate, même s'il n'exclut pas que le pays disparaisse au profit des régions qui le composent aujourd'hui et de l'Union européenne.

Ces résultats pourraient entraîner un séisme politique qui risque d'aggraver la crise de confiance entre néerlandophones et francophones. Même si elle avait été largement anticipé par les sondeurs, cette forte poussée de la N-VA, qui prône le confédéralisme comme étape vers une indépendance flamande pleine et entière, a été qualifiée de "changement radical du paysage politique", de "tremblement de terre" et de "révolution".

A quand un nouveau gouvernement ?

Dès lundi, des discussions entre les principaux partis politiques flamands et wallons devraient s'ouvrir. Les deux grandes communautés du pays n'ont pas réussi depuis le précédent scrutin de juin 2007 à s'entendre sur une décentralisation accrue des institutions belges. Ces élections anticipées pourraient creuser un peu plus le fossé politique entre les deux groupes linguistiques, qui votent dans des circonscriptions électorales distinctes. Les analystes prédisent que la formation d'une coalition gouvernementale pourrait prendre plusieurs mois, en dépit de la crise économique et de la présidence belge de l'UE qui s'ouvre le 1er juillet.