Belgique : le gouvernement est tombé

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
A l’origine de cette démission : un nouveau conflit linguistique entre francophones et Flamands.

Yves Leterme a de nouveau jeté l’éponge à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire. Le Premier ministre belge est allé jeudi présenter la démission de son gouvernement au roi Albert II. "Il n'y a pas d'autre issue que la démission du gouvernement", a commenté devant la presse le ministre des Finances, Didier Reynders. Le roi n'a cependant pas encore dit s'il acceptait cette démission.

Un nouveau conflit interne

C’est un conflit linguistique qui a déclenché cette énième crise institutionnelle en Belgique. Les Flamands, néerlandophones et majoritaires, exigent la suppression des droits linguistiques spécifiques accordés aux francophones vivant en Flandre, dans la banlieue de Bruxelles. Ces droits leur permettent par exemple de voter pour des listes francophones lors des élections ou saisir la justice dans leur langue.

Au cours des derniers jours, un marathon de négociations a eu lieu pour tenter de trouver un compromis. Jusqu’à jeudi matin et l’annonce de la décision des libéraux flamands de l'Open VLD de quitter la coalition, entraînant avec eux la chute du gouvernement Leterme.

La Belgique dans la tourmente

Un gouvernement qui n’avait derrière lui que cinq mois d’exercice du pouvoir. Yves Leterme, lui, avait déjà occupé les fonctions de Premier ministre pendant neuf mois en 2008. La Belgique avait alors connu une période d'instabilité politique avec des crises gouvernementales à répétition. Le pays pourrait bien être reparti dans cette spirale infernale.

Si la démission du gouvernement est acceptée par le roi, la chambre des députés sera dissoute. La tenue d'élections législatives anticipées deviendrait alors inéluctable courant juin. Soit juste avant le début de la présidence belge de l’Union européenne. Une nouvelle crise politique porterait un "grave préjudice" à la Belgique en Europe, a d'ores et déjà prévenu Albert II.