Biélorussie : un drapeau LGBT sur l'ambassade britannique rend Minsk furieux

L'homosexualité reste un tabou en Biélorussie. (Photo d'illustration)
L'homosexualité reste un tabou en Biélorussie. (Photo d'illustration) © GREGOR FISCHER / DPA / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Décriminalisée à la chute de l'URSS, l'homosexualité reste un tabou dans l'ancienne république soviétique. 

La Biélorussie a violemment critiqué le Royaume-Uni pour avoir levé un drapeau LGBT sur le territoire de son ambassade à Minsk à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, assurant que les relations homosexuelles sont une "supercherie".

"Les relations homosexuelles sont une supercherie", selon l'Intérieur. Le ministère de l'Intérieur biélorusse a dit dimanche "regretter" cette initiative de l'ambassade britannique menée le 17 mai, affirmant que Londres cherchait à "créer un problème là où il n'existe pas" et lui reprochant de mettre au défi les "valeurs traditionnelles" de cette ex-république soviétique située aux portes de l'Union européenne.

"Quoi qu'on en dise, les relations homosexuelles sont une supercherie. (...) La communauté LGBT et tout ce combat pour 'leurs droits' ainsi que la journée de cette communauté, tout est faux", a poursuivi le ministère dans un long communiqué, affirmant que les relations hétérosexuelles sont "le seul moyen naturel de procréer". "Le Bélarus est basé sur le fondement des institutions traditionnelles que sont la famille et le mariage", a ajouté le ministère.

Une pratique pourtant habituelle pour l'ambassade. Une porte-parole de l'ambassade britannique à Minsk a de son côté indiqué que l'affichage d'un drapeau LGBT le 17 mai était une pratique habituelle pour la journée de l'homophobie.

La Biélorussie, ou Bélarus, est dirigée depuis 1994 d'une main de fer par l'autoritaire président Alexandre Loukachenko, qui s'est notamment illustré en 2012 en assurant qu'il valait "mieux être dictateur que pédé". L'homosexualité a été décriminalisée en Biélorussie à la chute de l'Union soviétique, mais comme en Russie voisine, elle reste un tabou.

En 2016, l'UE avait levé la plupart des sanctions prises contre le Bélarus à la suite de libérations d'opposants, emprisonnés par Loukachenko après la présidentielle de 2010, qui avait été marquée par des manifestations.