"Bazar intégral" à Copenhague

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A la veille de l'arrivée des chefs d'Etat, 250 manifestants ont été arrêtés et la présidente danoise de la conférence a démissionné.

Arrestation de 250 personnes par des policiers très nerveux, délégués dûment accrédités bloqués à l'entrée de la conférence et démission de Connie Hedegaard, la présidente danoise de la conférence ; une atmosphère de chaos a régné mercredi à Copenhague, à quarante-huit heures de l'échéance finale.

L'Inde a carrément dénoncé un "bazar intégral" à la reprise des travaux en séance plénière. Le micro-Etat de Tuvalu a comparé la conférence de Copenhague au Titanic et le Brésil a protesté auprès de la présidence danoise, le chef de sa délégation se voyant barrer le passage par un service d'ordre impitoyable. Au total, une centaine de personnes - parmi lesquelles des délégués et des journalistes - toutes accréditées, ont été bloquées à l'entrée.

Deux militants de l'ONG "Climate Justice Action" (CJA) ont réussi à faire irruption au cours de la séance plénière aux cris de "justice sur le climat, maintenant !" Dans le même temps, environ 250 personnes ont été arrêtées près du Bella Center, dans la banlieue de Copenhague, où se déroule le sommet sur les changements climatiques, ainsi que dans le centre de la capitale danoise, a annoncé la police."

Le premier ministre danois, Lars Loekke Rasmussen, a pris la présidence de la conférence climat de l'ONU à Copenhague en remplacement de Connie Hedegaard, chargée des consultations informelles pour boucler l'accord contre le réchauffement. Les chefs d'Etat ou de gouvernement prennent couramment la main dans les dernières heures des conférences. Connie Hedegaard a cependant été plusieurs fois vivement critiquée pour son mode de gestion des travaux, notamment par les pays en développement.
La Chine a vivement critiqué le manque de transparence de la réunion, accusant la présidence danoise de vouloir imposer un texte d'accord au mépris des négociations en cours depuis deux ans.

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno a déploré une "situation toujours complètement bloquée". "Cela fait maintenant quasiment deux jours de négociation perdus." La journée a été ponctuée d'incessantes suspensions de séances pour laisser place à des consultations parallèles, empêchant les ministres de se mettre réellement au travail.

C'est dans ce contexte que le président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'engagement en faveur de mesures ambitieuses de son homologue américain Barack Obama, qu'il a estimé "courageux" et "en avance sur la classe politique" de son pays. L’arrivée des chefs d’Etat jeudi permettra peut-être de sauver le sommet. L'espoir repose sur leur refus d'assumer un échec.