Bataclan : les militaires n'ont pas reçu l'ordre d'intervenir

Des militaires, engagés sur l'opération Sentinelle, se trouvaient à proximité du Bataclan, le 13 novembre dernier.
Des militaires, engagés sur l'opération Sentinelle, se trouvaient à proximité du Bataclan, le 13 novembre dernier. © BERTRAND GUAY / AFP
  • Copié
avec AFP
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a justifié mercredi la non intervention de militaires à l'intérieur du Bataclan le 13 novembre, bien que certains d'entre eux se trouvaient à proximité.

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a justifié mercredi la non intervention de militaires à l'intérieur du Bataclan le 13 novembre, en expliquant qu'ils n'avaient pas reçu d'ordre en ce sens du préfet de police.

Une seule chaîne de commandement. "Tels n'étaient pas les ordres des responsables de la sécurité intérieure", a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale devant la commission d'enquête parlementaire sur les moyens mis en oeuvre par l'Etat pour lutter contre le terrorisme. "La mise en oeuvre des unités de Sentinelle se fait sur réquisition du préfet de police, approuvée par le ministère de l'Intérieur", a-t-il rappelé en soulignant que dans toute opération, il n'y avait "qu'une chaîne de commandement". "En outre (ces militaires) ne sont pas formés aux interventions en présence d'otages", a noté Jean-Yves Le Drian en relevant qu'ils s'agissait de forces classiques et non spéciales.

Le prêt d'une arme "est contraire à toutes leurs règles d'engagement". Des soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville (Meuse), mobilisés dans le cadre de l'opération Sentinelle, se trouvaient alors à proximité de la salle de spectacle. Interrogé également sur le refus des soldats de prêter leur fusil d'assaut FAMAS à des policiers présents sur les lieux mais non équipés pour riposter à des tirs de Kalachnikov, il a répondu qu'un tel prêt était contraire à toutes leurs règles d'engagement. "Jamais un soldat engagé sous le feu ne se sépare de son arme (..) En outre de telles armes ne se manipulent pas aisément, même pour un professionnel des forces de l'ordre", a relevé le ministre.

Il n'a en revanche pas exclu que des militaires puissent intervenir avant les forces de police en cas d'attentat s'ils arrivent les premiers sur les lieux. "La loi prévoit légitime défense, état de nécessité, péril meurtrier (..) si on est dans un tel scénario, oui ils interviennent", a-t-il dit. Des familles de victimes se sont indignées que les militaires à proximité du Bataclan n'aient pas pu intervenir car ils n'étaient pas habilités à utiliser leurs armes de guerre.