Barack Obama a reçu le dalaï lama

Le gouvernement chinois a été piqué au vif samedi par la décision de Barack Obama de recevoir malgré sa mise en garde le dalaï lama.
Le gouvernement chinois a été piqué au vif samedi par la décision de Barack Obama de recevoir malgré sa mise en garde le dalaï lama. © REUTERS
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Cette visite a suscité l'ire de la Chine qui y voit une remise en cause de son intégrité territoriale.

Le gouvernement chinois a été piqué au vif samedi par la décision de Barack Obama de recevoir malgré sa mise en garde le dalaï lama. Pékin considère que Washington remet ainsi en question l'intégrité territoriale de la Chine et sa souveraineté sur le Tibet.

Le ministère chinois des Affaires étrangères avait demandé à Washington "d'annuler immédiatement sa décision d'arranger une rencontre entre le président Obama et le dalaï lama".

Obama a "loué l'engagement du dalaï lama"

La rencontre, qui s'est tenue samedi, a été annoncée à la dernière minute par la présidence américaine. La presse n'a pas été conviée et aucune photo n'a pu être prise de l'entrevue, qui a eu lieu dans la Salle des cartes de la résidence, et non dans le bureau Ovale, où sont reçus les chefs d'Etat.

Barack Obama est "le président de la plus grande démocratie, il a donc naturellement manifesté de l'inquiétude au sujet des valeurs humaines élémentaires, des droits de l'homme et de la liberté religieuse", a confié le chef spirituel des Tibétains, peu après la rencontre qui a duré 45 minutes.

Dans un communiqué, la Maison-Blanche indique pour sa part que le président américain "a loué l'engagement du dalaï lama en faveur de la non-violence et du dialogue avec la Chine", ainsi que sa recherche de la "voie du milieu".

Ne "pas interférer dans les affaires intérieures chinoises"

Sans surprise, la rencontre a suscité des vives réactions en Chine. Les Etats-Unis doivent "rester fidèles à leur engagement de reconnaître que le Tibet fait partie de la Chine", avait indiqué avant l'entretien le porte-parole du ministère chinois, Hong Lei, exigeant que Washington "n'interfère pas dans les affaires intérieures chinoises" et ne fasse rien qui soit susceptible de "nuire aux relations sino-américaines".

Le chef spirituel des Tibétains, qui a quitté son pays en 1959 après l'échec d'un soulèvement contre la présence chinoise, assure qu'il ne réclame pour le Tibet qu'une autonomie réelle. Mais Pékin accuse le dalaï lama de rechercher l'indépendance du "Toit du monde".

Le dalaï lama a annoncé en mars dernier qu'il renonçait à son rôle de chef politique du gouvernement tibétain en exil. Il "répète, depuis le début des années 60" qu'il est temps de laisser la place à "un chef élu librement par le peuple tibétain".