Bahreïn : un policier blessé par balle, manifestations contre des exécutions

Barhein, manifestations crédit : capture d'écran Google Maps - 1280
Les tirs sont eu lieu dans le village chiite de Bani Jamra, à l'ouest de la capitale Manama © capture d'écran Google Maps
  • Copié
avec AFP
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villages chiites après l'annonce de l'exécution imminente de trois chiites. C'est dans ce contexte qu'une patrouille de police a été prise pour cible. 

Un policier bahreïni a été blessé par des tirs, ont annoncé dimanche les autorités, alors que des informations sur l'exécution imminente de trois citoyens de confession chiite provoquaient des manifestations.

Une patrouille de police visée par des tirs. Une patrouille de police a essuyé des tirs de "plusieurs individus" tard samedi dans le village chiite de Bani Jamra, à l'ouest de la capitale Manama, a indiqué sur son compte Twitter le ministère de l'Intérieur. Le ministère a fait état d'un blessé parmi les policiers et a dénoncé un "acte terroriste".

"Non, non à l'exécution". Auparavant, des manifestations avaient eu lieu dans plusieurs villages chiites à la suite d'informations selon lesquelles les autorités dans ce royaume dirigé par une dynastie sunnite auraient l'intention d'exécuter rapidement trois chiites reconnus coupables d'avoir tué des policiers. Des dizaines d'hommes et de femmes sont descendus dans la rue après avoir entendu que les familles des trois hommes avaient été convoquées pour les voir en prison avant leur possible exécution, ont indiqué des témoins. "Non, non à l'exécution", ont scandé des manifestants.

Dix condamnations dont trois à mort. Lundi dernier, la Cour de cassation de Bahreïn avait confirmé trois condamnations à mort et sept peines de prison à vie pour les membres d'un groupe, reconnus coupables du meurtre de trois policiers, dont un officier émirati, dans un attentat à la bombe en mars 2014. C'était la première fois qu'un membre des forces de sécurité d'un autre pays du Golfe était tué à Bahreïn, où des militaires et des policiers d'États voisins se sont déployés en 2011 pour soutenir la monarchie sunnite face à la contestation animée par la majorité chiite.

Des aveux sous la torture. "Les informations selon lesquelles Bahreïn s'apprête à mener ses premières exécutions en six ans, basées sur des aveux obtenus sous la torture, sont très alarmantes", a déclaré Maya Foa, directrice de Reprieve, organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres. Brian Dooley, responsable de l'ONG Human Rights Defenders basée à Washington, a demandé au gouvernement américain de "mettre en garde son allié du Golfe contre un niveau de répression effrayant et irresponsable susceptible de provoquer la colère et davantage de violence dans une région déjà volatile".