Azerbaïdjan : un journaliste d'opposition condamné à neuf ans de prison

L'Azerbaïdjan est souvent critiqué par les ONG internationales, qui dénoncent une répression menée par le pouvoir contre les défenseurs des droits de l'homme.
L'Azerbaïdjan est souvent critiqué par les ONG internationales, qui dénoncent une répression menée par le pouvoir contre les défenseurs des droits de l'homme. © AFP
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avec AFP , modifié à
"Cette condamnation est infondée et illégale. Cette affaire a été fabriquée de toutes pièces", a déclaré son avocat Eltchine Sadygov.

Un journaliste azerbaïdjanais critique du pouvoir a été condamné lundi à neuf ans de prison pour extorsion de fonds, à l'issue d'un procès que son avocat a dénoncé comme fabriqué de toutes pièces afin de le faire taire. Eltchine Ismaïlli, fondateur d'un site internet dénonçant la corruption des autorités azerbaïdjanaises et membre du parti d'opposition Front populaire, a été reconnu coupable d'extorsion de fonds, d'abus de pouvoir et de corruption par un tribunal régional.

"Une affaire fabriquée de toutes pièces". "Cette condamnation est infondée et illégale. Cette affaire a été fabriquée de toutes pièces", a déclaré son avocat Eltchine Sadygov, ajoutant que son client avait été arrêté en raison de son activité professionnelle. L'organisation de défense des droits des journalistes Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé en février l'arrestation de Eltchine Ismailli, la qualifiant de dernier cas en date "sur une longue liste de journalistes azerbaïdjanais poursuivis en justice sous des prétextes fallacieux."

Une agence indépendante a dû fermer. La seule agence de presse indépendante d'Azerbaïdjan, Turan, a annoncé fin août devoir suspendre ses activités après l'emprisonnement de son directeur pour évasion fiscale et le gel de ses comptes par la justice de ce pays du Caucase au paysage médiatique très contrôlé.

De vives critiques.L'Azerbaïdjan est souvent critiqué par les ONG internationales, qui dénoncent une répression menée par le pouvoir contre les défenseurs des droits de l'homme et les détracteurs du président Ilham Aliev, qui dirige d'une main de fer cette ex-république soviétique depuis 2003. Ce dernier rejette ces accusations. Reporters sans frontières a placé l'Azerbaïdjan à la 162e place sur 180 pays dans son classement 2017 de la liberté de la presse.