Aux États-Unis, l'Utah déclare la pornographie "crise de santé publique"

Pour le gouverneur de l'Utah, la pornographie présente des "dangers bien réels" pour la santé.
Pour le gouverneur de l'Utah, la pornographie présente des "dangers bien réels" pour la santé. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
Inquiet des risques que pourrait engendrer la pornographie sur la santé, l'Utah a décidé de la déclarer comme étant une "crise de santé publique".

L'Utah, État conservateur à la forte population de Mormons, est devenu mardi le premier des États-Unis à qualifier la pornographie de "crise de santé publique", dans une résolution adoptée sous l'impulsion du parti local républicain au pouvoir.

Des "dangers bien réels". "La pornographie représente une crise de santé publique. C'est un problème endémique qui prospère à la faveur du secret et du silence", a expliqué le gouverneur républicain de cet État de l'ouest des États-Unis, Gary R. Herbert. "Ce texte va permettre d'en discuter ouvertement et de braquer les projecteurs sur les dangers bien réels que représente" la pornographie, a-t-il ajouté, sans toutefois l'interdire. La résolution approuvée en mars et entrée en vigueur mardi appelle à renforcer "l'éducation, la prévention, la recherche et l'adaptation des normes dans la société afin de faire face à l'épidémie de pornographie qui met en danger les citoyens de l'Utah ainsi que ceux de la nation".

Un risque de dommages psychologiques. "Nous sommes conscients qu'il s'agit d'une déclaration audacieuse et que certains ne seront pas d'accord. Nous sommes là pour dire que c'est, en fait, la pure vérité", a lancé le gouverneur Gary R. Herbert lors de la signature du texte à Salt Lake City, capitale de l'Utah, un État dont la majorité de la population se réclame de l'Église mormone. "Nos citoyens savent que voir de la pornographie comporte de véritables risques", a poursuivi le gouverneur, avant de s'adresser plus particulièrement aux jeunes pour qu'ils "sachent qu'il existe des dommages psychologiques et physiologiques particuliers entraînés par l'addiction à la pornographie".

La bataille est lancée. Il ne s'agit ni de "dépenser de l'argent ni d'interdire quoi que ce soit" de la part de l'État, mais simplement d'appeler la société à en prendre conscience et à agir, a souligné Todd Weiler, un sénateur républicain qui avait défendu le projet de loi et qui était présent lors de la cérémonie de ratification. Le gouverneur a également promulgué mardi une loi obligeant les informaticiens à dénoncer à la police toute découverte de pornographie infantile sur des ordinateurs, sous peine de sanctions.