Au moins deux morts dans les violences au Gabon

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les violences post-électorales qui règnent au Gabon depuis le résultat des élections semblaient se calmer samedi.

Après une nouvelle nuit d'affrontements, la situation semblait sous contrôle samedi à Port-Gentil, la capitale économique du Gabon. Selon le ministère de l'Intérieur, " le calme est revenu à 90%". Seules quelques poches de résistance, dans des zones populaires difficiles d'accès, n'étaient pas encore maîtrisées, samedi matin.

Les compagnies aériennes desservant Port-Gentil ont toutefois suspendu leurs vols vers Port-Gentil. "Les compagnies aériennes ne viennent plus. A part le bateau, on n'a plus d'autres moyens" de sortir de la ville, a affirmé par téléphone un Français résidant à Port-Gentil, inaccessible par voie terrestre.

Des installations du groupe pétrolier français Total et du groupe franco-américain Schlumberger ont également été prises pour cibles. Le groupe a organisé samedi un "repli temporaire" de ses salariés basés à Port Gentil. "Globalement l'ensemble de nos salariés avec leurs familles ont été temporairement repliés à Libreville", a annoncé la porte-parole, ajoutant, "aucun de nos salariés n'a été blessé à ce jour". Total a cependant maintenu à Port Gentil les "salariés strictement nécessaires pour pouvoir continuer" d'assurer "un minimum d'activités".

Pierre est ressortissant gabonais. Il s'est rendu sur le site de Total :

 

Les troubles les plus importants se sont déroulés vendredi, malgré le couvre-feu. Au moins deux personnes ont été tuées dans les violences post-électorales qui secouent cette cité depuis l’annonce de l’élection d’Ali Bongo à la présidence gabonaise jeudi, d’après les autorités du pays.Des soldats auraient été pris à partiepar des "voyous" et auraient riposté par des tirs, d’après les autorités gabonaises. C’est la partie "africaine" de la ville qui est proie à cette flambée de violence. La partie "blanche", où vivent les expatriés, a elle été complètement sécurisée par l’armée gabonaise.

Un commissariat a été saccagé puis brûlé, des magasins pillés et des tirs d'armes automatiques ont été entendus dans la ville. La veille, des manifestants avaient déjà attaqué la prison de la ville et libéré les détenus, avant d'incendier le consulat général de France.

Par ailleurs, Ali Bongo, dont la Cour Constitutionnelle a confirmé vendredi l'élection, a appelé l'opposition à accepter "le verdict des urnes" et à ne pas "prendre en otage" le peuple gabonais dans un entretien publié par Le Monde.

Gabon : les expatriés français cloîtrés