Attentats de Bruxelles : le taxi a "senti une odeur dans sa voiture"

Le patron du chauffeur de taxi qui a conduit les terroristes à l'aéroport a livré sur Europe 1 son témoignage.
Le patron du chauffeur de taxi qui a conduit les terroristes à l'aéroport a livré sur Europe 1 son témoignage. © AFP
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Walid Berrissoul avec M.Du , modifié à
Le patron du chauffeur de taxi qui a conduit les terroristes à l'aéroport de Bruxelles a livré jeudi son témoignage sur Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Il s'appelle Mustapha et il est le patron du chauffeur de taxi qui a conduit les terroristes à l'aéroport de Bruxelles. Quelques instants plus tard, deux explosions souffleront une partie du hall des départs. Au micro d'Europe 1, Mustapha raconte comment son employé a eu des doutes dès le départ. 

"C'est la faute aux Américains". Les soupçons du chauffeur sont très vite éveillés par l'odeur. "Il a senti une odeur de produits assez forte comme de l’ammoniaque", témoigne Mustapha. Autre indice : des "traces blanches sur les valises".

Et puis, il y a aussi les terroristes eux-mêmes. Selon le récit du chauffeur, "il y en a un qui parlait et les autres ne disaient rien". Le sujet de conversation est inquiétant : "il parlait de la situation aux Etats-Unis, que c'était de la faute aux Américains". 

"Il a fait le lien". Ce n'est qu'après avoir transporté le client suivant dans son véhicule que le chauffeur est informé de ce qu'il se passe à l'aéroport. "C'est là qu'il fait le lien et qu'il est allé au poste de police le plus proche", poursuit Mustapha. Son employé informe la police de ses doutes : "il leur a expliqué que probablement, il avait transporté les personnes qui se sont faites exploser". Il explique alors à la police qu'il y avait "trois colis, trois valises". Une information capitale qui va permettre aux démineurs d'intervenir à l'aéroport et d'empêcher une troisième explosion. Mais "fatalement", le chauffeur "s'en veut". "Il se dit : 'j'aurais peut-être dû'". 

Néanmoins, Mustapaha se dit "fier du geste" de son employé : "on aurait pu avoir plus de morts". "Grâce à ça, l'enquête a progressé relativement vite", conclut-il.