Attentat en Iran : les accusations de Téhéran

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L'Iran menace de représailles après un attentat meurtrier, imputé à un groupe qui serait soutenu par les Occidentaux.

C'est l'attentat le plus important de ces dernières années contre les Gardiens de la révolution, les Pasdaran. Sept hauts commandants de ce corps d'élite du régime iranien ont été tués dimanche matin lors d'une attaque suicide dans le sud-est de l'Iran, dans une ville frontalière du Pakistan. L’attentat a fait au total 42 morts et des dizaines de blessés.

"Derrière cet événement se trouvent les organes de renseignement américains et britanniques", a accusé lundi le commandant en chef des Pasdaran, cité par une agence de presse iranienne. Etats-Unis et Grande-Bretagne sont pointés du doigt par l’Iran pour leur soutien présumé aux Joundallah, les "Soldats de Dieu". Ce mouvement sunnite est désigné comme responsable de l’attentat et son chef, Abdolmalek Righi, en aurait endossé la responsabilité.

Washington a condamné dès dimanche l'attentat et a depuis nié toute participation. Londres a de son côté rejeté "catégoriquement" les accusations de Téhéran. Mais le commandant en chef des Pasdaran a prévenu que "des mesures de représailles allaient devoir être prises". Quelques heures plus tard, c'est le Guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a prévenu en des termes très virulents que l'Iran punirait les "terroristes" responsables de l'attaque.

L'Iran a aussi protesté auprès du Pakistan. Le régime iranien a exigé que son voisin extrade Abdolmalek Righi, le chef du groupe Joundallah. Dès dimanche, le ministre iranien de l'Intérieur avait appelé son homologue pakistanais pour lui signifier "la vigoureuse protestation du peuple et du gouvernement iranien" après l'attentat. Islamabad a également condamné cette attaque.

La province située à la frontière avec le Pakistan et l'Afghanistan abrite une forte minorité sunnite. Elle est considérée comme la zone la moins sûre d'Iran en raison de la présence de rebelles mais aussi de trafiquants de drogue. Les commandants des Gardiens de la révolution participaient, avant l’attentat, à une réunion avec les chefs de tribus de la province pour préparer une rencontre destinée à renforcer "l'unité entre les chiites et les sunnites".