Attentat de Barcelone : la colère monte chez les proches des victimes françaises

Hôpital Sant Pau, Barcelone crédit : capture d'écran Google Street View - 1280
Les blessés les plus graves sont toujours hospitalisés au l'hôpital Sant Pau de Barcelone © Capture d'écran Google Street View
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Mélanie Nunes, envoyée spéciale d'Europe 1 à Barcelone, avec M.R.
Parmi les victimes françaises, trois sont encore dans un état grave. La colère monte auprès des proches qui remettent en cause la sécurité de La Rambla le soir du drame.
REPORTAGE

Le double attentat perpétré en Catalogne jeudi dernier, à Barcelone puis à Cambrils, a fait 15 morts et plus de 120 blessés. Parmi eux, 30 Français, dont 14 sont toujours hospitalisés mardi. Trois d'entre eux se trouvent toujours dans un état grave. L'envoyée spéciale d'Europe 1 a pu rencontrer certaines de leurs familles.

Des blessés graves parmi les Français. Les blessés les plus graves reposent derrière les murs de l'hôpital Sant Pau, au cœur de Barcelone. Parmi eux, une Française trentenaire percutée par la fourgonnette qui est toujours dans le coma. Son pronostic vital est toujours engagé. Son petit ami, lourdement blessé et couvert de bandages, se déplace, lui, en fauteuil roulant. Interrogée par Europe 1, la mère de la jeune femme estime que les mesures de sécurité sur La Rambla étaient insuffisantes.

"On est encore dans la phase de choc". Un avis partagé par d'autres familles. Pour les proches, il s'agit de "remettre en cause la sécurité de cette zone-là", explique Sophia Seco de la Fédération nationale des Victimes d'Attentats et d'Accidents collectifs (Fenvac) arrivée de Paris pour leur venir en aide. Ils refusent également qu'"une artère aussi fréquentée que La Rambla soit ouverte et que cet attentat ait été possible suite à tous les attentats antérieurs qu'il y a pu avoir avec ce même mode opératoire".

"Je pense qu'on est encore dans la phase de choc", estime l'envoyée de la Fenvac, accompagné d'"un sentiment de fatalisme puisqu'on se dit 'ça nous est arrivé' et qu'on se rend compte que rien n'est fait pour que ça n'arrive plus. Il y a aussi beaucoup de colère."

Obtenir le statut de victime même sans blessures physiques. Les autres victimes françaises, moins gravement touchées, devraient être rapatriées dans des hôpitaux militaires au début de la semaine prochaine. Mais au-delà de ces blessés, une soixantaine de touristes français impliqués, présents sur La Rambla et qui on vu l'attentat de très près, ont déposé lundi une demande d'obtention du statut de victime. 

Comment obtenir le statut de victime ? 

1ère étape : Se signaler comme victime. Les personnes impliquées dans l'attentat peuvent contacter la cellule interministérielle d'aide aux victimes ou obtenir une déclaration du médecin qui les traite à la suite de l'attentat ou se rendre directement dans un commissariat français pour se faire inscrire sur la liste unique des victimes.

2ème étape : Préparer un dossier solide. Pour appuyer leur demande, les victimes doivent fournir toutes les preuves possibles de leur présence sur les lieux de l'attentat (sms, appels, factures, photos...). Toutes ces preuves devront être fournies au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI). 

3ème étape : Attendre patiemment l'indemnisation. La procédure ainsi mise en route prend plusieurs mois. Si un premier versement est effectué dès le premier mois après le signalement, chaque dossier est ensuite étudié au cas par cas pour que le montant de l'indemnisation soit proportionnel au préjudice subi.