Attentat dans un fief du Hezbollah à Beyrouth

Jeudi, un groupuscule inconnu, "les compagnies d'Aïcha oum el-Mou'minine" (du nom de l'épouse favorite du prophète Mahomet), a revendiqué dans une vidéo le nouvel attentat.
Jeudi, un groupuscule inconnu, "les compagnies d'Aïcha oum el-Mou'minine" (du nom de l'épouse favorite du prophète Mahomet), a revendiqué dans une vidéo le nouvel attentat. © Reuters
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Charles Carrasco avec agences , modifié à
Un groupuscule, se réclamant des rebelles syriens a revendiqué l’attaque meurtrière.

L’INFO. Un attentat à la voiture piégée a secoué jeudi la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah libanais. Le bilan humain est déjà lourd : l’Agence France annonce six morts et 100 blessés, citant des sources militaires et la Croix-Rouge. L’Agence Reuters parle de 20 morts. Une agence nationale d'information (ANI) parle, elle, de 14 morts et de 200 blessés.

La cible de cette attaque serait donc le Hezbollah chiite, un allié indéfectible du régime Assad et qui combat avec ses troupes contre les rebelles en Syrie. Cette organisation est devenue la bête noire des insurgés syriens, en majorité des sunnites.

Qui est derrière ? Un groupuscule, "les compagnies d'Aïcha oum el-Mou'minine" (du nom de l'épouse favorite du prophète Mahomet, ndlr), se réclamant des rebelles syriens et totalement inconnu, a revendiqué l'attentat dans une vidéo mise en ligne, affirmant qu'il s'agit d'un "message" au Hezbollah qui participe aux combats aux côtés du régime de Assad. "Toi le cochon Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car vous ne comprenez toujours pas", a indiqué un homme cagoulé lisant un communiqué aux côtés de deux hommes armés.

Que s'est-il passé ? Selon l'armée, il s'agit d'un attentat à la voiture piégée qui s'est produit à 18H20 à Roueiss, un secteur populaire de la banlieue chiite. La télévision du Hezbollah, Al-Manar, a montré un énorme incendie, de nombreux voitures et bâtiments en feu, et des pompiers aidant des habitants bloqués à descendre de leur appartement. La chaîne a également montré une foule paniquée et en colère attroupée près du site de l'explosion, d'où s'élève une épaisse fumée noire.

"Le terrorisme frappe de nouveau la banlieue sud", a commenté le présentateur d'Al-Manar qui a estimé que le parti chiite "paye le prix de sa position". La déflagration, qui s'est produite entre les secteurs populaires de Bir el-Abed et de Roueiss, survient plus d'un mois après un attentat à la voiture piégée dans la même région qui avait fait le 9 juillet une cinquantaine de blessés. Le nouvel attentat survient au lendemain d'une interview du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah qui a affirmé que son parti prenait des mesures pour éviter que l'attentat de juillet ne se reproduise dans son fief.

Un deuil national. Le Premier ministre sortant Najib Mikati a décrété un deuil national vendredi tandis que l'ex-chef du gouvernement Saad Hariri, rival du Hezbollah, a également condamné "cette explosion terroriste" qui vise selon lui à "semer la dissension au Liban".