Attaque meurtrière contre l'ONU à Kaboul

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Neuf étrangers, dont cinq membres des Nations-Unies, sont morts dans une attaque contre une maison d'hôtes, mercredi à Kaboul.

Neuf étrangers, dont cinq employés de l'ONU, ont été tués mercredi matin dans le centre de Kaboul, dans une attaque contre une maison d'hôtes revendiquée par les talibans.

"Malheureusement neuf étrangers ont été tués et cinq étrangers ont été blessés. Je ne sais pas qui ils étaient, mais la maison d'hôtes était utilisée par des employés de l'ONU", a déclaré le porte-parole afghan du ministère de l'Intérieur.

Peu après ce premier attentat, des explosions ont secoué l'hôtel international Serena, frappé par au moins deux roquettes, ont rapporté des témoins. Un ressortissant étranger résidant à l'hôtel a indiqué que plus de cent personnes avaient été dirigées vers un abri souterrain. Le standard du Serena, situé non loin du palais présidentiel, ne répondait plus mercredi aux appels.

Françoise, médecin à Kaboul, a entendu les deux attaques. Jointe par Frédéric Nicolas, elle raconte qu'elle ne peut sortir de l'hôpital dans lequel elle travaille :

 

L'ambassade des Etats-Unis a fait savoir qu'un Américain figurait parmi les six employés de l'ONU tués. "Je condamne fermement le lâche attentat d'aujourd'hui. Les Etats-Unis restent fermes dans leur soutien aux Nations unies et à leur travail vital pour aider le peuple afghan", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en visite au Pakistan voisin, théâtre lui aussi d'un attentat meurtrier.

Le mouvement taliban, de plus en plus virulent, a promis de perturber le déroulement du deuxième tour de l'élection présidentielle, prévu le 7 novembre. Ces deux attaques, manifestement coordonnées, jettent le doute sur la capacité des forces de l'ordre afghanes à assurer la sécurité du scrutin. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a également condamné les attentats de Kaboul "avec la plus grande fermeté". "L'objectif des taliban est clair: tuer des victimes innocentes, terroriser les opinions pour empêcher le relèvement de l'Afghanistan et perturber le processus électoral démocratique (...). Ils doivent savoir que la communauté internationale restera aux côtés du peuple afghan", écrit-il dans un communiqué.